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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE NINTENDO FAMICOM (8-bit)


Little big game ! Trop court mais trop bon.

The Goonies

The Goonies

グーニーズ
 

 Famicom

Développeur:
Konami

Editeur:
Konami
Genre:
Action

Joueurs:
1P

Dates de sortie
21.02.1986 Japon
bonne Difficulté:

74%Graphismes
70%Animation
75%Son
90%Jouabilité
55%Durée de vie

87%87%

Le visage blême, les yeux mi-clos, droit et sec dans son lit comme une momie, le vieil homme silencieusement se mourait. Ses trois enfants et son petit-fils se tenaient sur le seuil de sa chambre, où le prêtre venait de terminer de lui administrer l'extrême-onction. La fin du XXIème siècle avait beau approcher, la famille Vintage n'en demeurait pas moins religieuse. Tandis que sa mère sanglotait, l'enfant regardait son grand-père avec tristesse et appréhension, se demandant tout de même dans un recoin de ses pensées, s'il aurait le temps de rallumer la console et de battre le boss avant d'aller au lit une fois rentré chez lui.

— Y-a-t-il encore quelque chose que je puisse faire pour vous mon fils ? demanda le prêtre, n'espérant, à vrai dire, guère de réponse.
— Oui, murmura le vieil homme, levant faiblement la main comme pour saisir son poignet. Il y a quelque chose qui me hante depuis des années, une question. Sans réponse, je ne sais pas si je suis prêt pour... affronter ce qui m'attend après.
— Vous n'aurez rien à affronter mon fils, le seigneur vous attend à bras ouvert. Mais quelle est votre question ? Est-ce au sujet de l'autre monde ?
— Mon père, après une bonne fin, il existe toujours une seconde quête.
La remarque laissa le prêtre perplexe. Le vieillard, dont une flamme semblait maintenant animer les yeux, poursuivit.
— Je doute que vous puissiez m'aider, mais il me faut poser cette question. C'est sur un jeu vidéo. Mon père, dites-moi, expliquez-moi... pourquoi Goonies II ? Pourquoi le jeu s'appelle-t-il Goonies II plutôt que Goonies tout court ? Est-ce que Konami voulait vraiment faire d'un jeu la suite d'un film ? Je n'ai jamais compris, et cela me torture depuis que j'y ai joué pour la première fois sur NES lorsque j'avais 10 ans.
— Je... mais... mon fils... je ne...
Le prête n'en finissait plus de balbutier, commençant à rougir, se rappelant lui-même ses premières parties sur Playstation, et comment, fou de colère de ne pouvoir terminer Resident Evil, il avait décidé d'entrer dans les ordres. Heureusement, le petit fils arriva à son secours, inopinément.

— Grand-père, moi je sais !
— Vraiment ? La surprise se lisait sur le visage du mourant, mais aussi un certain enthousiasme. Dis-moi vite !
L'enfant se précipita à son chevet, se glissant aux côtés du prêtre.
— Voilà, commença le gamin avec la gravité d'un professeur. Goonies II est en fait la suite de Goonies, qui lui était adapté du film. C'est un jeu Konami qui n'est sorti qu'au Japon, sur la Famicom, leur NES, un an avant Goonies II. Et puis, ben, je pense qu'ils ont préféré sortir cette suite directement en France et dans le reste du monde.
— C'était donc ça ! Mais comment est le jeu ? Et comment sais-tu tout cela ?
— Le jeu est très bien, à ce qu'on dit. Oh, dit-il avec un haussement d'épaules, je l'ai lu sur 1UP. Attends, je vais essayer de me rappeler, c'était un vieil article mais je l'ai lu il n'y a pas très longtemps. Je crois qu'il disait...

"The Goonies, sorti au Japon et au Japon uniquement en 1986, est en effet le titre qui précède The Goonies II, classique bien connu de Konami sur NES. Pour l'anecdote, il s'est retrouvé dans les boutiques en même temps qu'un certain Legend of Zelda, un 21 février, un bon jour pour le gamer japonais cette année-là, les deux titres étant très réussis même si, bien entendu, l'un ne vaut pas l'autre, et on ne vous fera pas l'affront de dire lequel.

A l'inverse de The Goonies II, qui, tout en se présentant comme une suite du film, prenait des libertés telles avec l'atmosphère de celui-ci que cela en devenait un brin osé, The Goonies suit d'un peu plus près sa version cinématographique. Cela ne nous épargne pas nombres de moments cocasses, qui commencent dès la rencontre avec un premier ennemi que l'on reverra souvent, une souris bipède, façon Mickey Mouse. Elle se décline en trois couleurs, brune, la plus commune, orange, qui se transforme en renard (à forte ressemble avec le kitsune japonais) une fois qu'on lui tape dessus, et enfin blanche, qui en mourant cède une croix castlevaniesque qui procure une invincibilité temporaire, elle, marioesque.

Cet ennemi laisse deviner ce qui nous attend, de la plate-forme classique mais de très agréable facture, avec toutefois un problème majeur un peu inattendu que nous vous dévoilerons plus tard. Dans chaque niveau, vous devez trouver trois clefs et un des Goonies, une bande de jeunes ados dont fait partie votre personnage, Mikey (rien à voir, cette fois-ci, avec la souris). Dans le film, ils faisaient l'aventure ensemble et il n'incombait pas à un de délivrer les autres; peu importe, Konami semblant de toute façon trouver la formule adéquate puisqu'ils la reprendront dans le jeu suivant.

Goonies et clefs se trouvent derrière des ouvertures murrées par un bloc orné d'une tête de mort, que l'on fait sauter à coup d'une bonne grosse bombe. Comme pour un certain boss de Super Mario Bros. 2, on obtient ces indispensables "passes-murailles" auprès des souris géantes et, plus tard, de quelques autres ennemis. Ce qui rend The Goonies particulièrement jouissif comme bon nombre de jeux de cette époque sont les choses cachées. A la manière de Trojan ou Super Mario Bros., elles sont parfaitement invisibles et il faut exécuter une action pour les faire apparaître. Le vice est même poussé un peu plus loin puisque cette action varie, parfois passer au bon endroit suffit, d'autres fois il faut donner un coup de pied, se baisser, ou poser une bombe.

Vos tentatives de frapper dans le vide sont récompensées par de petits diamants, comme dans Duck Tales, sauf que ceux-ci rechargent votre énergie dès vous en avez obtenu huit, on un seul, dans des cas précis. Parfois, mieux encore, vous trouvez un petit sac qui renferme un item, unique, à collecter tout au long du jeu. Ceux-ci offrent des avantages divers allant de la protection contre des obstacles naturels à la faculté de transporter deux bombes en même temps. Enfin, vous trouverez des icônes qui, si ramassées à temps, vous offrent plusieurs milliers de points. Ces icônes, toutes différentes, semblent être des clins d'oeil à d'autres jeux Konami.

Beaucoup de plates-formes, des échelles, des lierres, on est en terrain connu, on se croirait presque sur une propriété Nintendo, même chose avec la plupart des ennemis, hormis les squelettes lanceurs d'os et les chauve-souris qui font plutôt penser à Castlevania. Outre un fantôme de pirate, vous devrez aussi tenir à l'écart les méchants du film, les deux frères Fratelli; leur mère et leur fameux frangin monstrueux étant absents. Comme Harry et Marv, les deux cambrioleurs de Maman J'ai Raté l'Avion qui reçoivent des coups à n'en plus finir et reviennent toujours à la charge, les deux frangins du jeu vidéo ne vous lâchent pas.

L'un vous attaque avec son revolver, l'autre avec sa voix (explication dans le film), et chacun leur tour vous poursuivent d'un niveau à l'autre. Ils peuvent se montrer agaçant à l'occasion mais ne sont généralement pas difficiles à ralentir ou à semer malgré leur immortalité; il y a toujours moyen de les assommer ou de les faire tomber dans un gouffre. La difficulté va dans ce sens aussi, elle est bien dosée, n'entrave jamais votre progression d'une manière odieuse, quand bien même on ne dispose que de trois vies et d'aucun continu; mais voilà, cela est possible car le jeu souffre d'un point faible, unique mais bien réel, il est trop court.

Il y a six Goonies à sauver donc autant de niveaux, pas même l'habituel chiffre huit, associé aux jeux d'action. Pour ne rien arranger, le premier niveau ne fait pas plus de quatre écrans de large, une promenade de santé, alors que le tout dernier est lui une partie de plaisir, où vous n'avez qu'à ouvrir la cellule qui vous fait face pour tout conclure. Ce n'est pas de ramasser les quelques trésors dans le fond du bâteau qui retarderont de beaucoup cela. Les niveaux sont liés entre eux par de courtes séquences bonus, mais du type "un bonus se mérite", avec des ennemis qui n'apprécient pas qu'un gredin de passage se permettent de piller leur butin.

Malgré la grosse déception de la durée de vie, on n'arrive pas à s'empêcher d'aimer le jeu. Après tout, le fait même que cela soit une "grosse déception" démontre bien à quel point l'expérience est plaisante et qu'on souhaiterait la voir continuer. The Goonies est simple techniquement, dans l'esprit fin 1985, début 1986, celui de Super Mario et Zelda, mais s'il manque l'envergure de ces deux jeux Nintendo, une lacune bien regrettable sans laquelle Konami aurait pu se placer d'emblée très haut, la finesse de sa réalisation tend à les surpasser. Les couleurs sont bien choisies, le graphisme est assez varié, joli malgré le fond noir, il évite le mauvais goût à l'inverse de sa suite qui s'y vautre, il n'y a aucun ralentissement, aucun clignotement, même le son n'apporte aucune discordance; c'est mignard comme un parfait petit jeu 8-bit.

Alors forcément il attire l'attention de nos jours, passe pour une découverte. Ce n'est pas toujours les fans de Goonies II qui en font le plus grand cas cependant, les plus mordus ayant tendance à le rejeter comme une tentative ratée de faire ce que le second aura lui accomplit à leurs yeux, un jeu complexe, riche et foisonnant, mélange habile d'action et d'aventure. Pour d'autres au contraire, c'est ce manque de simplicité qui constitue la faiblesse de Goonies II, en fait un jeu maladroit et presque vulgaire dans sa forme avec ses amas de couleurs criardes et la jouabilité lourde de ses scènes subjectives. Dans cet ancêtre Famicom, ils trouveront justement la même formule, épurée, lissée, offrant une approche plus crue mais non moins délectable du jeu d'action et de plates-formes."

Durant la narration de son petit-fils, le vieil homme c'était tour à tour redressé, accoudé, recroquevillé, et finalement assis. Il prit quelque secondes pour le remercier, et, un petit peu chancelant mais moins qu'on l'aurait craint, se leva. Ses enfants se précipitèrent vers lui, lui rappelant que tout portait à croire qu'il était sur le point de mourir et qu'une telle situation exigeât qu'il s'allonge tranquillement en attendant son heure bien gentiment, comme tout le monde. Non, non, non, vraiment, il se sentait bien mieux.
— Comment pourrais-je mourir maintenant après avoir entendu parler de The Goonies ? Mon petit fils vient de m'ouvrir les yeux; je n'ai plus le temps de jouer les mourant quand il y a de bons vieux jeux que je n'ai pas encore essayé ! Trouvez-moi une Famicom, tout de suite !

Et, certainement revigoré, il s'élança en chemise de nuit par la porte, sifflotant l'air de Goonies 'R' Good Enough, non pas comme Cindy Lauper l'aurait chanté, mais comme une NES l'aurait fredonné.

le 7 décembre 2007
par sanjuro



Jeu testé en version japonaise
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