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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA GAME GEAR (8-bit portable)


Il marche sur les gens, il marche sur les villes, il détruit tout et pourtant on l'adore, même rétréci par Sega.

Gojira - Kaijū Dai-Shingeki

Gojira - Kaijū Dai-Shingeki

ゴジラ 怪獣大進撃 (trad: "Godzilla - La Grande Marche des Monstres")
 

 Game Gear

Développeur:
Sega SIMS

Editeur:
Sega
Genre:
Stratégie

Joueurs:
1P

Dates de sortie
08.12.1995 Japon
bonne Difficulté:

90%Graphismes
89%Animation
90%Son
84%Jouabilité
85%Durée de vie

88%88%

Pour ceux qui ont l'habitude de se déplacer entre les îles du Japon à dos de Godzilla et qui ne peuvent, par conséquent, emporter avec eux leur console et leurs jeux, Sega avait trouvé une solution: faire un jeu avec leur animal favori (Godzilla) et le mettre sur Game Gear, la portable black is beautiful. Ainsi firent-ils de nombreux heureux parmi les usagers de la SNGMS (Société Nationale des Gros Monstres Sympas) qui en remercient encore Sega.

Les jeux Godzilla ont tendance à être précédés d'une réputation aussi mauvaise que les films, mais sans le regard affectueux que porte le fan aux séries B. Même en France c'est le cas, où pourtant on ne peut pas dire qu'il ait été très présent sur nos consoles. Un très mauvais épisode sur NES aura suffit, et les reviews désastreuses de son collègue Ultraman sur Super Famicom auront poussé à l'amalgame. Paradoxalement, c'est en 2002, alors qu'on le croyait supplanté par son hideux ersatz américain que le vrai Godzilla est réapparu, dans un jeu de qualité, sur GameCube. Peut-être une renaissance pour Godzilla dans le coeur des joueurs ? Mais arrêtons le temps un instant et même repoussons-le par là où il est venu, quelques années vers le passé. La popularité de Godzilla dans le monde n'est jamais telle qu'au Japon, et c'est là bien entendu qu'il faut nous rendre pour trouver de bons jeux qui n'ont jamais quitté l'archipel, mettant en scène le plus grand lézard que la Terre ait porté ! Profitons-en d'ailleurs pour lui redonner son véritable nom, Gojira, qui sonne (surtout prononcé par les enfants japonais !) tellement plus amical que le furieux Godzilla américain.

Gojira - Kaijû Dai-Shingeki, Godzilla - La Grande Marche des Monstres, est un jeu de Sega qui aborde son sujet d'un point de vue marginal, il s'agit en effet d'un wargame qui rappelle un peu la série Wars de Nintendo. C'est sans doute aussi pour cela qu'il n'est pas sorti en occident, on connaît la réticence des éditeurs à amener chez nous des jeux où l'action passe après la réflexion. Dommage quand on sait aujourd'hui combien les wargames sont bien adaptés aux consoles portables. Bien qu'en japonais, Gojira est assez simple à comprendre, autant pour la manipulation que pour les objectifs. On saisit sans trop de difficultés ce qu'il faut faire pour terminer un niveau, même si le finir totalement est parfois plus délicat. C'est l'une des deux grandes particularités de son gameplay: on peut finir chacun des quatre niveaux de plusieurs façons, deux principalement.

L'autre spécificité est que l'on vous demande de chosir au début du jeu si vous allez incarner Gojira ou la G-Force, les armées humaines qui s'interposent contre les monstres. Tout cela est bien pensé et prolonge agréablement la durée de vie, somme toute assez courte au vu du nombre de niveaux. Dans le cas de Gojira, les deux façons de finir un niveau, partiellement ou complètement, font aussi office de niveau de difficulté. On gagne dès que l'on détruit le QG de la G-Force, alors que la victoire totale, marquée par une médaille sur l'écran de sélection des niveaux (eh oui, on peut en plus les choisir), s'obtient en prenant le parti des humains, c'est à dire en arrêtant les autres monstre destructeurs ou en venant à bout d'un impératif. Cela n'empêche pas Gojira de détruire nombre de bâtiments puisqu'il lui faut également obtenir à la fin un bon taux de destruction.

Malgré des déplacements case par case, le système de jeu n'est pas tout à fait classique. En effet, quand deux force antagonistes s'affrontent (monstre contre monstre, monstre contre véhicule), la vue de dessus se change en vue de profil avec scrolling et l'on se bat alors comme dans un jeu de combat avec une assez large variété de coups, dont pour Gojira son fameux laser (euh, ici des flammes). Le duel se déroule en temps limite et plus de temps est accordé lorsqu'il s'agit d'un monstre que d'un véhicule; normal, un véhicule se détruit généralement en une ou deux rencontres alors qu'il en faudra plusieurs pour battre un monstre grand comme un immeuble de 50 étages. La force de la G-Force, c'est son nombre, plein de véhicules (tanks, bâteaux, chasseurs, hélicos, lasers, ravitaillement, etc...) qui compensent leur peu de points de vie. C'est aussi la faiblesse du jeu. D'un côté vous avez un parti qui contrôle un ou deux monstres, de l'autre vous en avez un qui commande une douzaine de véhicules. Si vous êtes le premier, vous devez patienter que l'ordinateur ait joué, si vous êtes le second, il faut manoeuvrer tout un tas de pions. Cette lenteur et cette lourdeur n'étant pas vraiment contournable, c'est le prix à payer pour avoir un wargame fidèle à l'univers de Gojira.

L'univers Gojira, c'est surtout, bien sûr, des mooooonstres ! Ceux de Gojira - Kaijû Dai-Shingeki, contrairement à leurs modèles de cinéma, ne ressemblent pas à des types costumés. Dommage, ça leur enlève une certaine grâce, ils ressemblent plus à des monstres ordinaires genre Lizzie dans Rampage. Mais pour le reste, ils sont d'une grande fidélité et ils sont nombreux: Gojira, Super Gojira, Angillas, Fire Rodan, King Gidorah, Gigan, Space Gojira, Mosura (Mothra), Mecha Gidorah, Mecha Gojira, Super Mecha Gojira et Mogera. C'est cool de voir tout ce beau monde, chacun étant bien entendu doté de techniques et de pouvoirs spéciaux. Vous ne pouvez malheureusement pas tous les utiliser, à priori (il y a peut-être un code secret ou une ultime récompense, mais j'avoue ne pas être parvenu aussi loin). C'est l'histoire qui détermine si vous pouvez contrôler untel. La plupart du temps vous incarnez Gojira, et certaines fois Rodan vous sera adjoint ou un invité surprise viendra vous filer un coup de main. Mais à moins de parler japonais ou de connaître par coeur les films (en supposant qu'il y ait une connexion), vous n'en comprendez pas la raison. Une section galerie avec tous les monstres du jeu vous consolera de ce déplaisir.

Autre chose que le jeu n'offre pas, c'est un mode deux joueurs. Et c'est bien dommage car, hormis le problème de l'attente entre les tours que nous évoquions plus haut et qui serait de toute façon moins stressant partagé avec un ami, le fait que les affrontements se déroulent en temps réel comme dans un jeu de combat aurait vraiment été fantastique à deux joueurs. Ne nous plaignons pas trop, Sega n'a peut-être pas consacré de temps à un tel mode, mais au moins ils ont soigné la présentation. Gojira est en effet un beau jeu sur Game Gear. Les graphismes de la carte ne sont pas impressionnants, encore que leur style est tout à fait satisfaisant, mais en vue de profil, ils apparaissent très fins et parfois animés: ville en feu, explosions, etc. On a aussi droit à quelques belles images et, à une excellente bande son. Peut-être pas "excellente", mais qu'est-ce que le fan pourrait dire d'autre lorsqu'il entend les notes de la marche de Gojira d'Akira Ifukube parfaitement restituées sur sa Game Gear ?

Il existe deux catégories de personnes, ceux qui connaissent Gojira et ceux qui ne le connaissent pas. Les premiers seront aux anges avec ce jeu, très bel hommage aux monstres de la Toho, parfaitement réalisé par Sega qui se montre doué à adapter des succès nippons (ils le font encore aujourd'hui avec Macross sur PS2), et wargame agréable avec pas mal de bonnes idées. Les seconds ne regretteront sans doute pas de ne pas l'avoir connu, le texte en japonais, la lenteur de l'action sur le plan et la marginalité du titre en faisant un ovni pour leur console. On peut en effet admettre qu'il a des défauts le rendant moins accessible qu'un Advance Wars, par exemple un nombre de tours restreint pour gagner, mais trouver un tel jeu en 1995 sur une console portable, c'était du pain béni. Et si en plus vous étiez un inconditionnel du dieu lézard, c'était carrément l'apothéose. Gojiraaaaa !!

le 6 décembre 2003
par sanjuro



Jeu testé en version japonaise
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