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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA GAME GEAR (8-bit portable)


Avec la Game Gear et son jeu de course fétiche, Sega n'est pas passé loin de se faire adopter par les Grimaldi.

Super Monaco GP

Super Monaco GP

スーパーモナコGP
 

 Game Gear

Développeur:
Sega

Editeur:
Sega
Genre:
Course

Joueurs:
1-2P

Dates de sortie
06.10.1990 Japon
06.1991 Europe
dur Difficulté:

62%Graphismes
87%Animation
60%Son
88%Jouabilité
80%Durée de vie

72%72%

Le Prince Rainier de Monaco est mort. Eh oui, ces choses-là arrivent. Rainier a régné, Monaco est triste, mais heureusement la principauté de nos fiers monégasques continuera de briller dans le monde, grâce au paradis fiscal de Monaco, à Stéphanie "Comme un Ouragan" de Monaco, et bien sûr, grâce au grand prix de Monaco. Dans le petit état, tout est "de Monaco", quand vous allez aux WC, vous allez aux WC de Monaco s'il vous plaît, ce qui n'est pas rien. Heureusement pour Sega, ils ne sont pas devenus "Sega de Monaco" après avoir travaillé sur cette série de jeux, pourtant si chère à leurs consoles. Les Monaco Grand Prix sont une étape importante dans la grande tradition des jeux de course de Sega, la firme plus forte que toi qui pourtant n'est pas de Monaco.

La vitesse et les voitures, Sega aime bien ça, et même de nos jours ça ne rate pas: premier jeu annoncé sur les consoles nouvelle génération ? Full Auto sur Xbox 360. Un quart de siècle en arrière, Sega n'était pas encore dans les foyers mais dans les arcades uniquement, déjà avec un jeu de course, Monaco GP. Le titre développé par Sega et Gremlin, une firme américaine (à ne pas confondre avec Gremlin Interactive, outre-manche), se jouait dans un cabinet luxueux et présentait la course en vue de dessus. Ce n'est cependant qu'une décennie plus tard que la course devint réellement "Super", quand de l'arcade, elle se retrouva sur Megadrive, sur Master System et sur Game Gear.

La version portable occupe une place particulière entre ses deux grandes soeurs, même si généralement on lui préfère la version Megadrive; sur Game Gear, le titre a eu le privilège de sortir en même temps que la console. Dans un sens, la logique aurait voulu que ce soit Colums, livré avec, qui se retrouve à tenir tête au Game Boy et à son Tetris, c'est pourtant Super Monaco GP qui montrait de quoi la console était capable et la rendait particulièrement alléchante, mise en démonstration avec ce titre. Avec sa carrosserie noire et son écran lumineux, il était facile de tomber sous le charme de la petite et de son jeu de voitures sportif.

Si se voir aux commandes d'une F1 dans le creux de ses mains était en soi une joie non descriptible, encore fallait-il que le jeu tienne la route. Avec Sega, on n'avait peu de soucis à se faire et en effet les qualités de leurs jeux de course précédents se retrouvaient aisément dans Super Monaco GP. C'était une continuité de leurs efforts antérieurs, un ajustement des mécaniques, comme les techniciens règlent les voitures entre deux courses, tout en prenant en compte un facteur X, ici, le nouveau support. Le résultat est une maniabilité serrée comme un écrou, avec une voiture qui répond bien, une nécessité pour survivre les virages qui arrivent à toute allure; des graphismes mobiles qui, malgré leur manque de détails, donnent l'illusion d'un environnement dynamique.

Passé le cap du "je suis Alain Prost sur un écran de 20 centimètres ultra-clair", la seconde révélation coup de poing était indéniablement la vitesse. Ca allait tellement vite qu'on se demandait si c'était bien des pneus qui portaient la voiture ou quatre Sonic. Avoir des réflexes adéquats, c'est-à-dire réagir au quart de tour pour ne pas percuter un panneau de signalisation dans un virage en épingle à cheveux n'était pas aisé, et si vous êtes aussi peu doué pour les jeux de Formule 1 que l'auteur de ce test, vous étiez condamné à enchaîner les tête-à-queue et queues de peloton, ou tout du moins à finir à la place la plus frustrante, juste avant celle où l'on marque un point.

La difficulté augmentant de manière très progressive, chaque course est un peu plus dure que la précédente, avec des voitures rivales moins faciles à rattraper ou qui reviennent plus rapidement. De plus, non content de devoir marquer des points, vous devez également vous assurer de figurer au moins parmi les dix premiers (on ne peut jamais être plus bas que treizième) autrement c'est l'élimination pure et simple, même si vous vous retrouvez à la dernière course, l'Australie, en étant premier de la saison ! Une injustice masquée par le fait qu'on ne vous donne à aucun moment d'information précise sur votre classement. Autre désagrément, le nombre réaliste de courses, seize. Chacune ne dure certes que trois tours, mais c'est éreintant de devoir toutes les faire à la suite; des mots de passe n'auraient pas été du luxe, ni compliqués à mettre en place vu le peu à mémoriser.

La question de la difficulté mise sur le tapis, il y a aussi celle de la profondeur de jeu. Super Monaco GP en manque cruellement. Comme beaucoup des premiers titres Game Gear, il est la simple miniaturisation d'un classique Master System. Excepté le mode deux joueurs qui vient un peu rehausser l'ensemble - à condition de connaître un autre possesseur de Game Gear, ce qui n'était pas gagné - on se retrouve face à un jeu de course aussi direct que possible, sans fioritures, et hélas, sans traits distinctifs. Un écran titre, un mode entraînement, quelques réglages rapides et quarante-huit tours de circuit non-stop et vous y êtes. Avec ses décors pauvres et ses bruitages fatigants pour les tympans, aucune consolation de ce côté non plus.

Du point de vue du lancement de la console, Super Monaco GP était un titre flatteur pour la Game Gear si on n'y regardait pas de trop près. Il était parfait comme démonstration, mais échouait à satisfaire pleinement à partir du moment où on le jugeait uniquement pour ses qualités ludiques. Bizarrement, les points forts et les points faibles de la version 8 bits salon semblent ici inversés. Si la version Master System est beaucoup plus complète et agréable graphiquement, comparativement, elle est aussi très poussive en raison de son écran splitté; la vitesse est nettement mieux rendue sur Game Gear, tout comme la maniabilité y est plus agréable. Chacune des deux versions a les qualités qu'il manque à l'autre, avec la version Megadrive pour les regrouper. One game to rule them both? Pour finir, une petite leçon de protocole, sponsorisée par la famille royale de Monaco. N'oubliez pas, quand vous arrivez dernier à la course et que vous vous retrouvez devant l'écran de Game Over, ne dites surtout pas: "oh, fait chier ce jeu !", mais: "oh, fait chier ce jeu de Monaco". Comme dirait notre brave caissière de Monaco: l'étiquette n'a pas de prix.

le 24 juin 2005
par sanjuro



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