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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA MEGA DRIVE (16-bit)


Le premier vrai shoot'em up des 16 bits.

Thunder Force II

Thunder Force II

サンダーフォースII MD
 

 Mega Drive

Développeur:
Techno Soft

Editeur:
Techno Soft
Genre:
Shoot'em up

Joueurs:
1P

Dates de sortie
15.06.1989 Japon
14.08.1989 USA
1990 Europe
dur Difficulté:

90%Graphismes
92%Animation
90%Son
83%Jouabilité
82%Durée de vie

87%87%
Trucs et astuces

Menu d'options:

A l'écran titre, maintenez enfoncés A, B, C et appuyez sur Start. Le code fonctionne aussi dans Thunder Force III. Le menu donne accès au choix des niveaux, au sound test et à d'autres options de réglages. Vous n'aurez cependant accès qu'aux cinq premiers niveaux ! Pour obtenir les autres, il vous faudra finir le jeu.

La foudre ne tombe jamais deux fois au même endroit, sauf sur Mega Drive, où elle y est tombée trois fois. La première déflagration annonça Thunder Force II, quand la console était encore jeune, suivant de près son lancement. Où est passé le un, vous demandez-vous ? C'est un peu comme avec Street Fighter, il appartient à un passé obscur et moins glorieux, dans le cas présent celui des ordinateurs japonais. Thunder Force II fut le premier de la série à avoir été adapté sur consoles. Ses auteurs, feu Techno Soft, se prirent de passion pour la console de Sega, lui offrant un petit nombre de titres bien ficelés et aujourd'hui devenus des classiques.

Malgré la réputation dont jouit désormais la série, Thunder Force II sur Mega Drive n'avait pas déclenché d'émeutes à sa sortie. Il avait même été assez mal reçu par certains. La raison, unanime, est sa structure particulière pour un shoot'em up, alternant deux styles de jeu: l'horizontal classique et une vue de dessus, libre de mouvement, qui servira de modèle à Herzog Zwei, le projet suivant de Techno Soft. Quand on dit libre de mouvement, ce n'est pas tout à fait exact, il y a des restrictions, des obstacles, qui vont en s'accroissant, et c'est sans doute là justement où se situe le problème pour beaucoup de joueurs.

Ces niveaux spacieux suivent une logique sphérique, formant une boucle quelle que soit la direction choisie. Le but est d'éliminer un petit nombre de structures extra-terrestres, facilement reconnaissables car toutes bien larges et identiques: une perle bleue enchâssée dans un corps métallique ressemblant à un oeil monstrueux, entouré de défenses légères. Le jeu compte neuf niveaux et cinq d'entre eux se jouent de cette façon; le dernier étant un peu particulier, reprenant un thème cher à R-Type, le vaisseau géant.

Ces séquences ont deux difficultés majeures, l'une faisant perdre du temps, l'autre des vies. La première est de localiser ces bases à détruire. Il n'y a pas cinquante façons d'y parvenir: il va falloir mémoriser leur emplacement. Le décor est assez joli mais il n'aide pas à se repérer, on aurait bien aimé un radar. La seconde difficulté est d'éviter les obstacles qui délimitent parfois l'espace. Ils sont placés au premier plan, au même niveau que nous, et on a juste assez de temps et de marge pour virer de bord. Le gameplay en effet ne changeant guère, le vaisseau va perpétuellement de l'avant comme dans un shoot'em up ordinaire.

A cause de cela, dès que l'action se resserre, la difficulté fait un bond en avant. Le niveau 5 en particulier est un sale morceau. Il faut trouver son chemin au milieu d'un dédale de roches volcaniques, inspecter les craquelures, se faufiler entre les fissures, qui finissent souvent en cul-de-sac. Tout ça sans jamais s'arrêter, continuellement poussé par un scrolling insatiable ! harcelé par des disques giratoires suppresseurs de tirs ! Ca ressemble un peu à un cauchemar, dont on peut quand même s'extirper avec pause. Un autre problème vient se greffer sur ces deux-là. On doit occasionnellement se tailler un chemin dans des portions de matières destructibles. Le gameplay déçoit franchement ici; aucun des tirs n'est assez fort pour nettoyer rapidement devant le vaisseau (à part le laser, mais son champ trop limité gêne). On est obligé de se retourner constamment en tirant pour éviter de se tuer sur un débris.

C'est aussi la stratégie contre les bases. Les six tirs ne semblent pas toujours avoir de l'effet. On en change comme on change de direction et cela donne lieu à une action pas bien élégante, un peu trop nerveuse et sautillante. Le cahier des doléances s'alourdit encore quand on précise que l'on perd tout son armement lorsqu'on perd aussi une vie. Néanmoins, les deux tirs de base sont puissants, surtout Twin. J'ai même l'impression qu'il l'est plus que tous les tirs spéciaux, mais il possède évidemment moins d'ampleur. Techno Soft, toujours aussi perfectionniste, aura adapté les tirs aux séquences horizontales et verticales, altérant leur aspect. Autre détail intéressant, l'armement est géré indépendamment dans l'une et l'autre, comme s'il s'agissait de deux parties différentes.

Les niveaux horizontaux sont eux très traditionnels dans la forme. Mais en même temps, la tradition commence avec Thunder Force ! C'est le premier vrai shoot'em up sur consoles 16 bits. On y retrouve tous les poncifs du genre: les missiles, les robots volants, les générateurs d'ennemis, les batteries de laser, les plates-formes mouvantes, les décors futuristes avec un bout d'organique (une course dans un "côlon"), les mini-boss et les gros boss. Mais le tout superbement mis en forme par les artistes de Techno Soft. Les couleurs sont belles, assez sobres, les arrières-plans abondent de détails et la bande son est d'enfer.

Les bruitages des tirs résonnent avec une puissance et une énergie peu communes, accompagnés de crépitements graves pour marquer l'impact, comme des gouttelettes de plomb martelant des capes de cuir. La musique possède cette assurance des productions Techno Soft, avec occasionnellement des intonations sinistres (niveau 8). Les digitalisations sont déjà présentes, mais souvent incomprenables: "hédététsouiden, bladder, good luck !" Papy, je t'ai déjà dit de mettre ton dentier quand tu parles anglais. Quant à l'animation, elle déverse ses ennemis et ses projectiles en une cascade continue, avec une ou deux fois des accélérations et des freinages volontaires dans le scrolling. Quelques ralentissements se font sentir dans les niveaux multidirectionnels si on laisse venir les vaisseaux avant de les anéantir, mais c'est bien peu de chose.

Ce n'est pas Thunder Force III, tout ou presque est légèrement inférieur (l'exception serait les arrières-plans, plus variés), mais la parenté entre les deux jeux est indéniable, le style trop éloquent pour en rater les similitudes. Les Thunder Force donnent cette impression de facilité technique qui conquiert immédiatement mais époustoufle pendant longtemps. Les niveaux ouverts ne viennent pas gâcher l'expérience, à part le cinquième, vraiment pénible au début. Au contraire, ils l'aèrent un peu, ce qui, vu le nombre de shoots horizontaux bien droits, bien plan-plan, n'est pas un crime.

Le jeu est sidérant de fluidité. Les forces aliens nous envoient un barrage de tirs; on répond par un déluge de lasers, partant dans tous les sens comme une caisse de feux d'artifice enflammée. Simultanément, on se précipite à corps perdu dans l'espace, par delà des étoiles lointaines, filant comme une flèche au travers de forteresses industrielles, traversant des temples impies, survolant des autoroutes de lumière et des lacs de feu.

Le graphisme, l'animation, le son, sont poussés à un tel niveau de qualité qu'on a l'impression de tenir entre les mains un artéfact d'une origine inconnue. Peut-être Techno Soft venaient-ils vraiment d'une autre planète, et pour nous raconter l'histoire de leur race extra-terrestre, les gloires passées de victoires stellaires, ils nous auront offert ces incroyables Thunder Force.

le 12 avril 2013
par sanjuro



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