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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE NINTENDO ENTERTAINMENT SYSTEM (8-bit)


Seiya est Pégase, Shiryu est Dragon, Hyoga est Cygne, Shun est Andromède, Ikki est Phénix et Bandai est Nul.

Les Chevaliers du Zodiaque

Les Chevaliers du Zodiaque - La Légende d'Or

聖闘士星矢 黄金伝説 (Saint Seiya Ougon Densetsu, trad: "Saint Seiya La Légende d'Or")
Suppléments:

Le Mode Versus de la Version Japonaise

 NES

Développeur:
Bandai

Editeur:
Bandai
Genre:
Action RPG

Joueurs:
1P

Dates de sortie
10.08.1987 Japon
198? France
trop dur Difficulté:

60%Graphismes
45%Animation
50%Son
75%Jouabilité
79%Durée de vie

36%36%
Trucs et astuces

Maximum stats:

Pour commencer le jeu avec 999 points de cosmos, de vie, d'expérience et toute les caractéristiques au maximum (40), tapez le mot de passe suivant:

TU.AS GAGNE!! TU.ES
PASSE.. MAITRE!

NB: Ce code s'obtient normalement en finissant le jeu.   voir image

Tiré du manga Saint Seiya de Masami Kurumada, Les Chevaliers du Zodiaque fut une série animée très populaire en France. Pour s'en convaincre, on se rappellera de ce jeu NES distribué dans nos contrées et qui fut en son temps un mini-évènement: il sortit traduit en français, sans l'être en anglais, et ne passa donc jamais par l'inévitable case USA. Un fait rarissime ! Il n'existe d'ailleurs que deux versions, la japonaise et la française. Autre preuve du succès de la série en France, moins reluisante celle-là, le jeu était très mauvais. En quoi cela est-il une preuve ? Pour se donner autant de mal de sortir un jeu aussi raté dans un seul pays, petite part de marché qui plus est, et dans sa langue (même les jeux Nintendo n'y ont pas eu droit !), il a fallu que Les Chevaliers du Zodiaque soit vraiment un triomphe !

A cela, il faut ajouter que le développeur et éditeur du jeu, et distributeur des produits Nintendo en France à l'époque, ne faisait qu'un: Bandai. Guère de place pour le hasard ! Bandai semble avoir choisi un genre judicieux dans lequel adapter les aventures des chevaliers de bronze, le Action RPG, affectueusement connu sous le nom de A-RPG. On se bat en temps réel et on gagne des points d'expérience en tapant sur des bonhommes qui èrent dans les rues et les cavernes. Contrairement à Zelda II, il existe aussi des phases d'action plus spécifiquement RPG, c'est à dire au tour par tour, qui constituent en fait le gros de la partie combat. C'est sans doute ce système de jeu, d'alternance entre deux types de RPG, qui se révèle le plus intéressant, mais son potentiel est malheureusement ruiné par le reste.

Les Chevaliers du Zodiaque se déroule à l'époque contemporaine et met en scène des chevaliers un peu spéciaux puisqu'ils portent des armures magiques inspirées des constellations du zodiaque. Ces armures sont réparties en classe de puissance (bronze, argent et or) et décuplent la force de ceux qui les portent. Des adolescents que le destin a réuni doivent servir et protéger la mythique déesse Athéna réincarnée en une jeune fille. La série qui enchaînait combats sur combats dans des épisodes à rallonge puisait abondamment dans diverses mythologies, aspect instructif éclipsé par la violence aux yeux de ses détracteurs. Pour les autres, Les Chevaliers du Zodiaque était une série impressionnante, fascinante, débordante d'idées, pleine d'inattendus et bien structurée narrativement.

Les Chevaliers du Zodiaque est une saga si chère au coeur de ses fans qu'ils leur arrivent de trouver au jeu des qualités qu'il n'a pas, enivrés qu'ils sont par des effluves de nostalgie. Par tous les saints, ne vous laissez pas prendre au piège ! La Légende d'Or a tellement de défauts que ça donne la nausée et qu'on ne sait pas par où commencer. Peut-être d'abord par ce qui saute aux yeux, le graphisme et le texte ? Moche est le mot qui vient à l'esprit quand on parle du premier, débile est celui qui vient quand on parle du second. Soit les graphistes n'étaient pas doués, soit ils ne se sont pas foulés, le résultat en tous cas n'est pas satisfaisant. L'essentiel des décors se situe dans les phases d'action vu que durant les combats, la vue, basique, se résume à un carré d'image sur lequel apparaît le personnage adverse, ou un fond tout noir s'il s'agit de votre équipe.

Faible console 8-bit ou pas, les décors du jeu sont indignes de la NES. Ils font terriblement amateurs et affichent un manque flagrant de détails. Les lieux sont peu nombreux, se répètent énormément et l'histoire vous oblige souvent à y rester longtemps ou à répéter vos visites: les quelques écrans de l'arène grecque, la ville avec ses rues sans vie et sa perspective ratée, la demeure des Kido avec ses deux couloirs et ses salles vides, l'écran du Colisée, les cavernes longues et identiques aux couleurs changeantes et quelques autres lieux peu inspirés, voilà de quoi se compose tout le jeu. Les sprites des personnages sont petits, ringards et une fois encore amateurs, qui est vraiment une impression persistante dans le jeu.

Zelda II date de la même année, et la différence de qualité visuelle, entre autres, est énorme. Mais Les Chevaliers du Zodiaque a quand même quelques atouts graphiques: la plupart des vignettes affichant les portraits de personnages sont assez réussies, ce sont les seuls moments où l'on reconnaît vraiment bien les héros de la série, et les couleurs sont correctes dans l'ensemble. Le dessin du personnage entier durant les combats RPG est moins détaillé, mais pas trop mal non plus; l'animation en revanche n'y est pas. Autre problème en effet, l'animation est très roide. Insignifiante durant les scènes d'action, on la remarque ici pour son ridicule: quand un personnage est battu, il tombe comme une masse; debout un instant, il est couché le suivant, avec cette brutalité qui caractérise l'effet d'une potion soporifique dans un cartoon comique. Eh oui, on rit ! De même, la perspective des coups de poing et de pied est complètement ratée, on a l'impression qu'ils lancent un chewing-gum géant ou que leur membre n'est plus qu'un moignon. L'animation des attaques spéciales enfin, qui utilise ce truc de débutant qui consiste à faire passer l'écran d'une couleur rapidement à l'autre pour simuler un clignotement, rendrait épileptiques même les non-épileptiques (non, je plaisante, ou un abruti de la ligue anti-jeux vidéo risque de me citer).

Moi parler avec toi langue Chevaliers Zodiaque ! Même s'il est infiniment plus savant que le parler diarrhéique de nos banlieues, le français utilisé dans le jeu des Chevaliers du Zodiaque est à peine croyable. Il semble avoir été traduit du japonais par quelqu'un qui ne parle ni japonais, ni français, ni ne connaît les Chevaliers du Zodiaque, ou les jeux vidéo; à moins que le traducteur ait été un grand farceur et ait voulu faire rire tout le monde avec des lignes de texte sans queue ni tête qui resteront immortalisées dans les annales du grotesque (voir quelques exemples dans les images). Parfois on essaye vainement de déchiffrer ce qu'on nous dit, car il n'y a aucune cohérence dans les propos. La présentation est également très mauvaise comparée à la version japonaise, pourquoi le texte s'affiche-t-il seulement en gras, Bandai pensait-il que les joueurs français sont plus myopes que les autres ? Le texte a un rôle primordial dans un RPG, même quand l'influence du genre est aussi réduite que dans ce jeu. Avec des dialogues aussi peu réfléchis qui ne permettent pas de saisir l'histoire, on est presque aussi coupé de l'action que si l'on jouait en japonais.

Mais pas la peine d'aller aussi loin de toute façon pour se sentir dégoûté. Le fonctionnement même des Chevaliers du Zodiaque est assez pour perdre patience et foi en quelques parties. Le jeu est très mal construit, sans inspiration, sans l'énergie qui animait la formidable série qui fidélisait les jeunes spectateurs que nous étions (et que nous sommes toujours, hé ho !). Ce n'est qu'une succession de combats, uniquement là pour vous faire gagner de l'expérience en mode action, et pour pouvoir progresser en mode RPG. Pour résumer, tout ce que vous avez à faire dans le jeu, c'est trouver le prochain chevalier que vous devez affronter, après avoir gagné un peu d'expérience pour augmenter vos caractéristiques en tapant les guignols qui surgissent de n'importe où. La difficulté est très mal dosée: au début c'est assez facile, mais les derniers niveaux sont atrocement durs car vous n'avez pour ainsi dire pas de moyen de regagner de l'énergie. Trouver comment recharger sa vie et son cosmos est un problème majeur dans le jeu puisqu'il n'y a pas de solution directe; quand on meurt, on recommence avec les points qu'on avait avant son dernier combat ce qui n'aide guère, pas plus que les mots de passe formidablement complexes.

Le cosmos était pourtant une idée intéressante: c'est l'énergie que vous utilisez pour charger vos capacités, vous pouvez même convertir votre énergie en cosmos et vice versa. Avant un combat vous remplissez de cosmos quatre jauges liées à l'attaque et à la défense. La stratégie est minime puisque tout dépend de combien vous avez de cosmos, si vous ne chargez pas vos barres à fond, ou au moins trois sur quatre pour réaliser une attaque spéciale, et peut-être devenir chevalier d'or si vous êtes Seiya, vos attaques seront faibles, ou pire, inefficaces. Sans cosmos, vos coups ne valent plus rien, et, impuissant, vous serez massacré. Un principe illogique et injuste puisqu'à l'inverse d'un RPG normal, vous n'avez aucune chance alors de vous en sortir. Tout aussi inepte, le fait que vos alliés utilisent les mêmes barres de caractéristiques que les vôtres ! N'espérez pas en prenant Ikki ou Shiryu donner un sursis à vos points de vie qui resteront inchangés, la seule différence est que les "amis" sont généralement plus faibles que Seiya. Des amis qui servent mieux de décoration.

Les combats sont donc beaucoup moins créatifs que l'on pourrait le penser en regardant les images, puisque l'on est généralement forcé de faire toujours les mêmes choses si l'on veut survivre: petit un, charger ses barres à fond, petit deux, donner un coup de poing, petit trois, parer ou esquiver, ça change rarement quoi que ce soit. C'est la formule vers la victoire, à condition d'être doté de suffisamment de points. Plus original, les points d'expérience peuvent être réattribués dans les caractéristiques comme on le souhaite. Etrange... Si vous voulez goûter une autre expérience étrange, écoutez attentivement la musique, elle est en fait moins étrange que navrante, avec des sons tellement mauvais, aigus et chevrotants que l'on se demande si le but du type qui l'a faite (on ne va pas l'appeler compositeur quand même !) était de faire de la musique ou de nous casser les oreilles. En plus, elle ne change pas, sauf dans les cavernes, là, elle est un peu mieux. Oui, c'est ça, reste dans ta grotte et fais-toi oublier Seiya !

Mais non, je plaisante, on vous aime bien Les Chevaliers du Zodiaque, mais en manga ou en dessin animé seulement (les jouets étaient pas mal non plus o_O ) ! En jeux vidéo, dans ce jeu NES précisément, vous êtes chiants, nuls, dénuets de tout charisme, de tout intérêt, remplis de bugs par contre (d'affichage surtout). Ce n'est pas de votre faute cependant, le coupable n'est autre que...

** pointe un doigt accusateur
vers le développeur, éditeur, distributeur **

...Bandai ! Bandai qui à l'époque faisait partie des pires éditeurs de jeux vidéo au monde. Rien que ça. Comme THQ à l'époque des 16-bit. Pourtant Les Chevaliers du Zodiaque était un matériel de rêve pour une adaptation en jeux vidéo, la série est tellement axée sur les combats, les coups spéciaux, les idées tordues (Shiryu qui se crève les yeux pour échapper au regard du bouclier de la méduse, vous vous souvenez ?), un scénario complexe mythique et mythologique, il y avait de quoi faire un excellent RPG. Bandai l'avait vu, mais ils sont totalement passés à côté de son potentiel. A l'inverse de Dragon Ball dont il existe des dizaines de titres, il n'y eut que très peu de jeux sur les Chevaliers du Zodiaque, et un seul pour nous autres fans français. Du coup, pour beaucoup il demeure un jeu culte ne serait-ce que pour cette raison, d'autres plus atteints se convainquent même qu'il s'agit d'un bon jeu. Quand on n'a rien à se mettre sous la dent, même du pain sec ressemble à un festin, n'est-ce pas ? Mais imaginez si un jour un éditeur entreprenant décidait de remettre au goût du jour cette grande série dans un jeu, les nouvelles consoles sauraient peut-être lui rendre justice, en tous cas certainement mieux que Bandai ne l'avait fait en son temps.

le 24 septembre 2004
par sanjuro



Jeu testé en version française
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Version française



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