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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE NINTENDO ENTERTAINMENT SYSTEM (8-bit)


Quel est le point commun entre Peter Jackson, les All Blacks, Sam Neill, Katherine Mansfield et ce jeu ?

The New Zealand Story

The New Zealand Story

Kiwi Kraze (USA)
 

 NES

Concepteur:
Taito

Développeur:
Software Creations

Editeur:
Ocean
Genre:
Plates-formes

Joueurs:
1-2P (alterné)

Dates de sortie
03.1991 USA
199? Europe
bonne Difficulté:

78%Graphismes
84%Animation
92%Son
89%Jouabilité
82%Durée de vie

88%88%

La Nouvelle-Zélande est le pays du kiwi, du kiwi et du kiwi, le fruit, l'oiseau et le nom affectueux de l'habitant. C'est à croire qu'ils sont un peu comme Pikachu, qu'ils n'ont qu'un mot dans leur vocabulaire. Plus valorisant, ils ont aussi un jeu vidéo qui porte le nom de leur verte contrée, The New Zealand Story. Il y a quelques jeux qui ont le nom d'un pays dans leur titre, mais très peu qui ne sont pas des jeux de sports. Venu de l'arcade, porté sur différents supports et plusieurs fois sur consoles (NES, PC Engine, Master System et Megadrive), voici un bel hommage à la Nouvelle-Zélande qui avait de quoi attiser des jalousies nationales aux quatres coins du monde.

On dirige bien entendu un kiwi. Pas le fruit, cela aurait été bizarre, pas l'habitant, puisqu'il porte chez nous le nom de néo-zélandais, mais bien entendu l'oiseau. Sur NES comme en arcade il ressemble plus à un poussin qu'au véritable kiwi, un oiseau terrestre tout rond, de couleur brune, dénué d'ailes mais doté d'un long bec. C'est adorable et c'est finalement bien la seule chose qu'il ait en commun avec Tiki, le kiwi du jeu vidéo. Tiki est jaune, il a deux courtes ailes qui lui permettent de ralentir sa chute lorsqu'on tapote sur A, son bec est court, et il porte des tennis, qui n'ont d'autres fonctions que de le rendre encore plus kawaiiii !!!

Les Japonais aiment les héros avec de grands pieds, on l'a remarqué aussi dans Kingdom Hearts, un cauchemar de podologue. Dans The New Zealand Story, Tiki a une bonne excuse puisqu'il doit traverser les trois quarts de l'archipel à pied. Cependant ce n'est pas son seul moyen de locomotion, il peut aussi voyager en ballon, c'est presque aussi fréquent que de marcher et tout au long du jeu on passe de l'un à l'autre avec autant d'aise que de monter ou descendre de vélo. La plupart du temps on obtient un ballon simplement en en volant un aux ennemis. Il faut faire attention de ne pas le détruire en éliminant le pilote, encore que la solution la plus simple pour en prendre possession est de simplement sauter dessus, ce qui expédie son ancien propriétaire par dessus bord. On vole en enfonçant A et l'on navigue avec les directions.

Tiki peut même nager, un tuba et des lunettes de plongée surgissent de nulle part et le voilà apte à traverser lentement, très lentement, les étendues d'eau des niveaux. Dans ceux vers la fin, où l'on explore des fonds océaniques, cette lenteur devient fatigante, surtout qu'il y a une barre d'oxygène qu'il faut penser à recharger. Tiki traverse le pays du nord au sud pour libérer ses petits camarades et retrouver sa copine Phee-Phee qui a été kidnappée par un gros morse. En jeu vidéo, la Nouvelle Zélande c'est cinq régions, de Auckland au Mont Cook, découpées en niveaux qui, même si à priori le concept est éloigné, évoquent Bubble Bobble.

Et pour cause, l'auteur est le même, Taito. Alors qu'est-ce que les deux jeux ont en commun, outre des personnages tellement mignons que c'en est écoeurant comme de manger un demi-kilo de bonbons ? C'est surtout le design des niveaux; certes on n'est plus enfermé dans un cadre d'un écran de haut et de large, mais la composition est dans le même style, un type de jeux de plates-formes bien à part où des éléments de petites tailles (8, 9 pixels) sont répétés d'innombrables fois pour former des structures en labyrinthe. On ne peut pas dire que le graphisme en sort gagnant.

C'est loin d'être un jeu laid mais à l'inverse des autres versions 8-bit, il souffre clairement des limitations d'affichage de son support. Parce que la NES n'est pas capable d'avoir plus de seize couleurs différentes à l'écran et que The New Zealand Story est très coloré, il y a eu besoin de faire des compromis. Résultat, le jeu est très jaune, couleur poussin, et donc, proverbe de circonstance: on ne fait pas d'omelettes sans casser des oeufs. Tiki est du même jaune que le fond, tout comme les plates-formes et les pointes. Parfois le décor change, mais moins souvent qu'on le souhaiterait, et du coup c'est un peu en effet comme de regarder une omelette, ou une omelette aux épinards quand un peu de verdure parvient à s'y glisser.

Bien entendu il est difficile de dire si cette jaunisse aigüe était vraiment le seul moyen d'adapter convenablement le graphisme de The New Zealand Story sur NES. On aurait pourtant tendance à faire confiance aux développeurs. Les droits d'adaptation ayant été acquis par Ocean, ce ne fut pas à Taito que la tâche incomba, et c'est peut-être une bonne chose. A la place on fit appel à Software Creations. Ah ! Software Creations ! Un nom qui malheureusement ne dira pas grand chose à nos lecteurs alors qu'il s'agit pourtant d'un talentueux groupe de développeurs anglais. Un mot suffira quand même à leur faire partager notre enthousiasme: Solstice ! Software Creations en sont en effet les auteurs.

Leurs jeux avaient une particularité, à laquelle ni Solstice, ni leur adaptation de The New Zealand Story n'échappe, celle d'avoir des musiques incroyables. C'est peut-être le seul point technique sur lequel la petite NES était clairement capable d'infliger une raclée à la Master System et à la PC Engine, le son. Tout le génie de Software Creations en ce domaine est dû à trois frères, Tim, Geoff et Mike, les frères Follin. Ce sont surtout les deux premiers qui ont marqué la NES de leurs notes. Personne n'a oublié la longue musique du générique de Solstice, mais ce qu'ils ont fait avec The New Zealand Story, dans un style totalement différent, mérite aussi bien des éloges.

Des musiques pimpantes, avec des basses vivaces et une cadence dynamique qui transforme nos muscles fessiers en pois sauteurs, sont jouées incessamment. Elles sont peu nombreuses, à peine cinq ou cinq et demi (intro, niveaux, temps limite, boss, fin, et les courtes mélodies qui débutent et finissent un niveau), et pourtant, chose rare, on ne s'en lasse pas tant elles semblent s'approcher du paroxysme des capacités artistiques de la console. Il faut entendre la musique des boss et son beat disco inferno pour le croire ! The New Zealand Story sur NES a une bande son rigoureuse, sans lacunes, ni fausses notes, un modèle du genre qui n'est pas si surprenant des frères Follin. Après tout ce sont eux qui ont composé le rock de Spider-man and the X-Men in Arcade Revenge et ont adapté des hits pour la bande son de Rock 'N' Roll Racing, deux jeux qui explosent les capacités sonores de la Super Nintendo.

Aussi bonne soit la musique, un jeu n'est pas juste là pour servir de cassette (très rétro, la cassette !); si l'on se tourne vers le gameplay, c'est avec plaisir que l'on constate que Software Creations s'est montré aussi soigneux avec lui qu'avec le reste. Tiki est vif, c'est un bon marcheur sans être un coureur, et il tire ses flèches plus vite que le Vic Viper son laser de base. L'amplitude de son saut est un petit peu contrainte, mais qui aura essayé les autres versions sait que ce n'est pas ce qui aurait pu lui arriver de pire. Les développeurs ont parfaitement équilibré leur jeu, autant du point de vue de la maniabilité du héros que des réactions adverses.

Les ennemis peuvent apparaître n'importe où et en nombre, et eux aussi attaquent vite, mais on ne se sent jamais impuissant du fait de la difficulté. Si l'on joue attentivement, on ne se laisse pas submerger. Dans les autres versions, au contraire, on a l'impression que l'ennemi numéro un est la jouabilité, autant chez son propre personnage que dans ceux en face. Grâce à cet équilibre, le peu de continus présents, plutôt que de rendre le jeu difficile, lui donne juste ce dont il a besoin pour que la compétition soit intéressante. Plus stressant que les continus, le temps donne bien quelques sueurs froides. Il n'est pas indiqué à l'écran mais la musique fait savoir quand il n'en reste plus beaucoup. Plutôt que de vous tuer net à la grâce de Dieu, on vous envoie un petit diable, rouge comme du Beaujolais, avec un cadran autour du cou et un trident dans une main. Il traverse toutes les surfaces et ne sera content que quand il vous aura empalé. L'avantage étant qu'avant qu'il n'y parvienne, si vous jouez bien, vous pouvez atteindre la cage de votre compagnon pour terminer le niveau in extremis.

Ils l'ont fait ! Software Creations, en adaptant les aventures de Tiki sur NES, a réalisé la meilleure version console du jeu de Taito. Ca n'a pas l'air grand chose peut-être vu d'ici, assis devant l'écran d'ordinateur à regarder ces images décidément très jaunes, mais il s'agit bien d'une prouesse de ces adroits créateurs. Plutôt que de porter tant bien que mal le jeu sur NES, comme de forcer un éléphant à rentrer dans un tiroir, ils l'ont refaçonné pour qu'il s'adapte à la console et tire le meilleur parti de ses modestes possibilités. Des éléments superflus ont été retirés, comme l'arc ou la courte intro, tandis que l'essence même du jeu, mieux préservée que jamais, était intégralement restituée.

Ce qui en fait aussi la meilleure version, meilleure que sur Master System, PC Engine, ou même Mega Drive, est, comble de l'ironie, la réalisation ! En dépit de l'infériorité technique, parfois considérable, de la console de Nintendo, The New Zealand Story est plus agréable sur celle-ci. Au niveau de la musique, ce n'est pas difficile à croire, exceptionnelle sur NES, la bande son suraiguë est affreuse sur les trois autres. Mais le graphisme... ? De toute évidence, celui-ci est nettement moins détaillé et les couleurs parfois si peu nombreuses que l'on croirait jouer sur Game Boy. Toutefois, malgré nos réserves en début de test, les couleurs pastel sont moins agressives que dans le jeu d'origine, plus douces à l'oeil, elles s'accordent bien avec le sujet et lui confèrent un certain charme, voire un charme certain. Quant à l'animation, il n'y a pas de ralentissements mais des clignotements, peu gênants pour un habitué de la console.

Le gameplay achève l'opération de séduction. On retrouve les bonnes idées de Taito, par exemple les warp zones et les ennemis qui n'infligent de dommages que par leurs projectiles uniquement, rehaussées par la précision des réglages de Software Creations. La seule vraie faiblesse du jeu, car il y en a bien une, n'est pas à blamer sur les programmeurs anglais mais sur le concept original. The New Zealand Story est un titre modeste, un type de jeux de plates-formes arcade démodé avec ses niveaux angulaires et austères, où le plaisir de jeu n'est pas très affiné. La durée de vie est moins un souci que le caractère trop feutré des sensations qu'il procure.

le 9 novembre 2007
par sanjuro



Jeu testé en version européenne
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