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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE NINTENDO ENTERTAINMENT SYSTEM (8-bit)


De la boue sur mon 4x4 rose ! Les vilains, c'est inadmissible !

Ivan "Ironman" Stewart's Super Off Road

Ivan "Ironman" Stewart's Super Off Road

 

 NES

Concepteur:
Leland

Développeur:
Rare

Editeur:
Tradewest
Genre:
Course

Joueurs:
1-4P

Dates de sortie
04.1990 USA
199? France
14.03.1991 Suède
dur Difficulté:

62%Graphismes
65%Animation
72%Son
82%Jouabilité
61%Durée de vie

73%73%

La première fois que j'ai joué à Super Off Road, c'était dans un Jouet Club. Il était en démonstration sur une borne NES, avec les manettes branchées, ce qui arrivait rarement. Profitant de l'occasion d'essayer ce jeu auquel je n'avais jamais joué, je m'étais discrètement glissé jusqu'au fond du magasin pour commencer une partie... en vain ! Il m'avait fallu quelques secondes pour comprendre que je devais aussi valider une entrée avec la seconde manette. Bizarre. Puis la course avait enfin été lancée sous un coup de drapeau, les minuscules voitures sautillant sur la piste comme des puces sous une loupe.

Quelques tours de piste, quelques pistes pour faire plus de tours, et j'étais reparti, satisfait. J'aurais bien voulu rester à jouer, mais peut-être parce que le vendeur était venu rôder autour de moi avec cet air de "toi, je vais bientôt te virer parce que ça fait un bail que tu squattes la borne", j'avais jugé bon d'en rester là. Fort de cette expérience positive, je m'étais dit que les mauvaises notes que le jeu avait l'habitude de recevoir dans la presse semblait tout à fait infondées et que celui-ci devait sans doute être encore plus amusant à plusieurs.

"Pourquoi ça ne marche pas ?", je me suis posé la même question que je m'étais posée il y a près de quinze ans quand j'ai rejoué à Super Off Road, cette fois-ci avec l'intention de le tester pour 1UP. Ah ! eh bien oui, il faut débrancher la seconde manette. Bizarre. J'étais resté sur ma bonne impression avec ce souvenir clair que je viens de vous raconter. Je me demande maintenant si ce n'était pas mieux comme ça. Il y a des secrets qu'il vaut mieux ne pas chercher à connaître, nous disent certaines bandes annonces de films américains avec leur voix insoutenablement dramatique; elles ont peut-être raison après tout.

Dans Super Off Road, quatre toutes petites voitures font la course sur une piste qui tient dans un écran. Ces voitures sont des 4x4 et ce ne sont pourtant pas des jouets, mais voilà, c'est la façon dont les concepteurs, autant sur NES qu'en arcade, ont choisi de représenter le jeu. Aucun mouvement d'écran, tout le circuit en un coup d'oeil, ce n'est même plus une vue d'oiseau à cette échelle, c'est Google Map. Pour manoeuvrer son engin aussi on a fait simple, les flèches de gauche et de droite permettent de faire tourner son véhicule sur 360° tandis qu'un bouton sert à accélérer et un autre à utiliser la nitro. Dans d'autres jeux, on appelle ça le turbo.

C'est très facile à prendre en main, même pour quelqu'un qui n'a jamais eu affaire à ce système de contrôle rotatif. On se retrouve à faire la course et à gagner en un clin d'oeil. Avec tout juste cinq tours avant de franchir la ligne d'arrivée, cela passe en effet très vite. Il y a quelques bonus à ramasser entre les buttes, les rampes et les fossés qui jonchent le terrain. Il n'y en a qu'un en fait, mais un autre apparaît automatiquement peu après l'avoir ramassé. Il s'agit bien évidemment de nitro qu'on peut accumuler presqu'à l'infini (99, en language de jeu vidéo) ou de précieux sacs de $. Ben oui, le dollar est très, très précieux comme s'évertue à nous l'inculquer notre bon gros capitaliste fumant le cigare dans son fauteuil de cuir noir.

C'est le nerf de la guerre mais aussi du sport. Sans lui, comment espériez-vous gagner dans Super Off Road ? Grâce aux centaines de milliers de dollars que vous empochez en gagnant une course plus aux quelques dizaines d'autres qui passent sous les roues de votre voiture gobe-fric, vous pouvez dépenser, acheter, consommer ! Le capitaliste, soulagé, sourit, les affaires marchent. L'argent est réinvesti dans votre véhicule -moins une affaire de tuning que de mécanique- pour le rendre plus rapide, plus puissant, plus solide. De l'über man à l'über car, il n'y a qu'un pas et une trace de pneu.

Jusqu'ici, c'est un principe simple qui fonctionne, et pourtant, la crevaison n'est pas loin ! On s'amuse bien à faire la course, autant que le petit sanjuro dans son Jouet Club, seul comme à plusieurs, car on peut jouer jusqu'à quatre, et sortir son Four Score de sa boîte est une action peu courante qui vaut à tout jeu de chaudes éloges. Entre amis, le plaisir se prolongera toutefois plus longtemps, nous épargnant un vilain défaut qui apparaît au bout de parties répétées: l'ordinateur dispose d'une intelligence artificielle trop avancée, il triche avec un tel engouement et tant d'entrain qu'on a presque honte de se mettre en colère contre les nombreuses injustices dont il parsème la course.

Chose étrange, fort étrange, il choisit de tricher selon le circuit. Ainsi n'a-t-on aucun mal à finir Fandango, Cliffhanger ou Huevos Grande, les chances sont égales avec Sidewinder et Wipeout, alors qu'arriver premier sur Big Dukes, Blaster, Hurricane Gulch tient du miracle. Ce qu'il aime faire en particulier est de donner un avantage considérable à la voiture grise. Sur ces trois circuits, celle-ci semble aller deux fois plus vite que les autres, arrivant facilement à vous prendre un tour. Et quand on met un coup de nitro, que se passe-t-il alors ? Tout le monde accélère d'autant, le plus naturellement du monde, mais sans avoir recours au turbo !

Alors là moi je dis non, non, non mais ! C'est vrai, quoi, pour qui nous prend-on ? Et qui est-ce qui nous prend pour on ne sait quoi d'abord ? Rare ou Tradewest ? Le jeu a beau être développé par Rare, un manque de jugement pareil ne ressemble pas à une faute qu'ils commettraient. Super Off Road a des allures de travail de commande, dans ce cas une conversion d'arcade, auquel il manque une motivation personnelle. On sent nos britons préférés peu enthousiasmés. C'est très minimaliste, plus encore que dans WWF Wrestlemania Challenge, et l'on pense qu'ils n'ont pas fait autre chose que d'accomplir la volonté de Tradewest, avec certes leur élégance habituelle.

Après de soi-disantes courses de qualifications, on enchaîne les circuits bon train, dans les deux sens, sans continus, jusqu'à ce que l'ordinateur mette fin à nos espérances et reprennent ces drôles de nanas cambrées comme des S, le bas-ventre contre les poignées du trophée et les seins sur son orifice (tout cela est douteux). Après la cinquantième course, on se sent las et l'on se demande si cela prendra jamais fin. On nous offre un nouveau circuit occasionnellement, mais c'est une nouveauté bien modeste dans un jeu où le dit circuit est petit et marron comme une feuille de papier sulfurisé. Direction le four ? Non, et ce n'en est pas un non plus. Super Off Road est un petit jeu marrant mais qu'il ne faut pas prendre au sérieux si on veut éviter d'y laisser ses nerfs. Il est bien pour se distraire entre copains, comme un amuse-gueule ou un précurseur de Micromachines. Face à face, seul, il n'est plus question d'insouciance. Moins on y passe de temps, mieux on se porte, sous peine de tomber dans le jeu d'un tricheur sans scrupules.

le 30 mai 2008
par sanjuro



Jeu testé en version française
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