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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA MASTER SYSTEM (8-bit)


En allant vous coucher ce soir, vous rêverez peut-être de ballons suceurs de sang. Ne cherchez pas plus loin...

Basketball Nightmare

Basketball Nightmare

 

 Master System

Développeur:
Sega

Editeur:
Sega
Genre:
Basketball

Joueurs:
1-2P

Dates de sortie
1989 Europe
moyenne Difficulté:

80%Graphismes
70%Animation
57%Son
62%Jouabilité
35%Durée de vie

40%40%

Cette semaine sur 1UP, le test d'un petit jeu obscur. Très, très obscur en fait... oh, mais il fait déjà nuit ! Il faut que je me dépêche de rentrer, il fait si sombre, et je dois traverser la forêt pour aller chez moi. Ouuuuuh, ouuuuuh... le vent souffle entre les arbres. Il fait froid tout d'un coup. Et quel est cet étrange bruit qui vient de derrière les buissons en direction de la colline ? On distingue une lueur. Est-ce que cela vient de la maison en ruine au bord du précipice ? J'entends un cri ! J'écarte les feuillages avec appréhension, toutes ces histoires de monstres que j'ai entendu ne sont pas là pour me rassurer. Que vois-je ! Un terrain de basketball !? C'est de là que vient la lumière, et ce sont les joueurs qui crient. Ouf, je me suis fait peur tout seul. Tiens, mais cette équipe n'a pas l'air d'être du coin. J'avance vers eux... avant de m'enfuir à toute jambe en hurlant, dès que j'ai aperçu que les joueurs étaient des loups-garous.

Les jeux de sports fantaisistes ont l'avantage de plaire à tous, même à ceux qui n'aiment pas le sport en général. Dans le cas de Basketball Nightmare, comme son titre l'indique, l'idée est de mélanger le basket à un univers un petit peu horrifique. Mais attention, seulement en mode solo ! A deux, bizarrement, vous ne pouvez choisir que des joueurs humains. Plus bizarrement encore, seul ce mode vous autorise à changer la nationalité de votre personnage, ce qui a pour effet d'altérer sa couleur de peau et de maillot.

Les matches se déroulent cinq contre cinq, il n'y a pas de tournoi, de playoff ou aucune autre structure du basketball officiel. Ce sont juste des matches dans 6 niveaux avec à chaque fois un environnement et une créature différents. Tous les membres de l'équipe sont "clonés" sur le personnage principal. Il n'y aucun pouvoir spécial, super dunk ou autre et le jeu, excepté ses basketteurs fantasmagoriques, se montre beaucoup plus terre à terre qu'espéré. Une bonne partie des règles du sport est respectée, même si pas toujours correctement appliquée.

Dehors les lancers francs, les contres et les tactiques. Tout le reste survit, y compris des techniques que l'on n'est pas habitué à voir sur 8-bit, certaines apparaissant même rarement sur 16-bit, telles que de feindre un tir pour réaliser une passe, ou faire une passe décisive à un autre joueur sous le panier pour l'autoriser à marquer. On peut aussi voler la balle, marquer des trois points et encourir toutes sortes de pénalités (pushing, charging, traveling, backcourt violation, etc.). Le tableau a l'air plutôt réjouissant vu comme ça, mais la réalité est bien différente.

Basketball Nightmare est miné par une jouabilité et un gameplay infects qui résultent d'une programmation inaboutie. La difficulté tourne ainsi autour de ses incohérences et non d'un réel challenge. Quand vous avez le ballon par exemple, vous courez soudain beaucoup plus lentement, mais pas les adversaires, qui du coup sont toujours sur vous à vous empêcher d'avancer ou à essayer de vous voler la balle. La seule parade efficace est alors de courir en diagonale, ce qui, allez savoir pourquoi, permet d'avancer plus vite. Drôle de jeu de basket celui qui vous oblige à toujours avancer en zigzag ! Et aucun salut du côté des passes avec un système véritablement en panne.

Souvent en effet, vous ne pouvez pas changer de joueur, ni faire de passes, sans aucune raison, et quand enfin vous pouvez en faire, mieux vaut vous abstenir. Il n'y a pas de logique dans le fonctionnement automatique des passes, et vous vous retrouvez à lancer le ballon à un joueur que vous ne visiez pas, c'est à dire souvent en arrière et entouré de joueurs adverses, plutôt qu'à celui seul, en avant, avec une opportunité de marquer. Le désastre s'étend aussi à l'intelligence artificielle, ou plutôt à l'absence de. Votre équipe a toujours un métro de retard sur l'action du match, encore en défense quand il s'agit d'attaquer ou en milieu de court quand les vampires adverses se regroupent sous votre panier. La matière grise fait également défaut à l'équipe adverse, ils font presque toujours la même chose, dont courir en milieu de terrain quand ils ont la balle. Vous n'avez qu'à vous placer devant eux pour les arrêter et appuyez sur 2 jusqu'à ce qu'ils cèdent la balle.

Heureusement, vous allez me dire, il y a toujours le réconfort d'avoir des équipes peu communes à affronter. Modérez votre enthousiasme, parce qu'une fois encore, la déception est au tournant. Ce n'est pas tant le fait que trois des six monstres sont uniquement compréhensibles pour des familiers de la culture japonaise, que tous semblent être issus d'un livre de coloriage tombé sous le crayon d'un échappé de la maternelle. Loups-garous au poil rose bonbon et tee-shirt jaune, Kappa vert fluo et carapace rose, cyclope aux cheveux azurés et à la peau rose, Yamanba et Tengu en kimono jaune et geta roses, vampire en smoking rouge. Ca fait beaucoup de rose et de jaune pour une ambiance frisson.

Sur le terrain, ils sont représentés en SD, macro-versions de ce qu'ils sont réllement. Ca va, c'est mignon. Mais quand un dunk est réalisé, soi-même ou par l'ordinateur, on est systématiquement récompensé par une animation plein écran où le rose vous en met plein la vue. Même votre joueur n'est qu'un bambin en couche culotte avec des tifs d'une teinte criarde. Oui, la Master System assure techniquement, la NES ne peut qu'essuyer ses grands yeux larmoyants, mais ce n'est pas avec des scènes pareilles, avec des personnages aussi peu séduisants graphiquement, que la 8-bit de Sega pourrait faire oublier sa rivale de Nintendo (maintenant c'est la Master System qui pleure).

De plus, elle a beau être capable de produire une telle scène, la Master System galère terriblement pour gérer ses sprites sur le terrain. Ca clignote plus qu'un site web amateur dans les années 90, et quand les joueurs sont trop près les uns des autres, ils semblent s'agglomérer et cela devient absolument illisible. Tout comme la musique devient intolérable au bout de cinq minutes, elle qui ne se renouvelle jamais. Vite vue aussi la durée de vie, après les 6 niveaux, aucune surprise, aucun extra, c'est terminé et voilà. On pourrait se dire que Basketball Nightmare avec son univers de monstres ultra-édulcorés n'a vraiment pas mérité son nom, mais hélas... c'est ailleurs qu'il faut chercher le cauchemar. C'est dans la réalisation bâclée signée Sega qui pêche grandement par sa programmation superficielle, sa maniabilité poussive et son manque de consistance. Le jeu avait du potentiel, qui est passé totalement inexploité, pour finir dans cette grande décharge des jeux ratés. Peut-être un jour un récupérateur de génie voudra bien recoller les morceaux et retravailler cette bonne idée gâchée.

le 13 octobre 2005
par sanjuro



Jeu testé en version européenne
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