NES Super Nintendo Master System Mega Drive PC Engine Neo Geo

select a console »
TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA MASTER SYSTEM (8-bit)


En Chine, on ne respecte pas les droits de l'homme, ni les petits bonhommes sur des nuages.

Cloud Master

Cloud Master

 

 Master System

Développeur:
Hot-B

Editeur:
Taito
Genre:
Shoot'em up

Joueurs:
1-2P (alterné)

Dates de sortie
1989 USA
1989 Europe
trop dur Difficulté:

54%Graphismes
86%Animation
60%Son
82%Jouabilité
60%Durée de vie

52%52%

Un gamin qui voyage sur un nuage et tire des boules d'énergie de ses mains, c'est Songoku bien sûr ! Eh bien non, perdu, ce n'est pas lui, c'est Michael Chen. Mais nous l'appellerons plutôt "bonhomme", parce que Michael Chen, honte aux concepteurs ou aux traducteurs, est un nom qui ne lui sied pas du tout. Le bonhomme a un but dans la vie, celui de se perfectionner, de devenir le plus fort ou le plus sage, ce qui une fois encore n'est pas sans rappeler Dragon Ball. Il accomplit sa quête d'absolu dans une Chine délirante livrée à ses mythes.

Derrière ces prémices attrayantes et sa jaquette qui fait plus penser à un jeu d'aventure qu'à ce qu' il est réellement, un shoot'em up, Cloud Master est une déception, et il ne faut pas bien longtemps pour s'en rendre compte. Les deux éléments qui auraient pu être intéressants, les mythes chinois et la parodie sont totalement mal exploités. Les décors d'une part, qui représentent des paysages d'inspiration plus ou moins chinoise, ne sont vraiment pas variés et se répètent trop; les éléments de décor sont quant à eux quasiment absents avec seulement quelques rochers en bas de l'écran.

Les ennemis ensuite se répètent aussi beaucoup mais surtout ne sont pas imaginatifs: une tête de cochon, une autre de tigre, des plaques, des champignons, des dragons, des singes, ouais, bof, on a déjà vu plus original et mieux fait. Ce n'est pas parce qu'il y a une file de bols de riz qu'on va s'écrier: "Dé-liiire !". Comparé au non-sens de Parodius, on aurait envie d'inviter les concepteurs à arrêter de fumer de l'opium pour essayer la moquette ou, à défaut, le tatami.

Les graphismes sont assez tartes, ils manquent de finesse, les couleurs sont étranges et le dessin même est raté, pour les boss surtout. Le meilleur niveau est sans doute le premier pour son décor de fond en noir et blanc qui rappelle certains paysages sur des rouleaux de papier de riz. Ce n'est pas plus réjouissant du côté du son, les musiques semblent jouer en boucle au bout de cinq secondes. Le seul département qui s'en sort avec les honneurs est l'animation, ça ne rame pas trop. Il y a d'inévitables clignotements mais ils ne mutilent pas trop la visibilité ni l'action.

Une qualité du jeu justement est qu'une fois lancée, l'action peut devenir assez excitante. Les tirs et les ennemis sont nombreux et remplissent vite l'écran si on ne fait pas attention, surtout quand on affronte les personnages sur les nuages, des espèces de mini-boss, qui s'ajoutent aux ennemis environnants. Avec leurs éclairs, l'écran a tôt fait de manquer d'espace où glisser son bonhomme, ce qui frustrera le joueur lambda et excitera le fan de shoot. Seulement, gros problème, même le fan aura des réticences face à la difficulté trop élevée.

Outre le fait qu'en mourant on perde tous les tirs ramassés, la vitesse décline pour revenir à celle de départ, qui est un sérieux handicap dans les niveaux supérieurs, et l'on recommence souvent bien plus loin en arrière. C'est trop de punitions d'un coup. Le jeu est en plus naturellement dur avec des boss aux tirs spasmodiques mais très denses (ceux du dernier boss sont vraiment un calvaire à éviter !) et les vies et continus ne sont pas légion. Pour se défendre, vous avez heureusement quelques bons tirs.

La maniabilité de Cloud Master est tout à fait correcte avec une assez grande variété de tirs. Le tir primaire est faible mais en ramassant des urnes marquées d'une lettre vous pouvez l'améliorer, principalement en élargissant sa portée et en le démultipliant, il existe aussi une meilleure attaque en forme d'arc. A cela viennent s'ajouter les tirs du bouton 2, que vous obtenez dans un magasin qui s'ouvre une fois que vous avez battu un mini-boss. Vous devez faire votre sélection parmi quatre articles qui changent selon ce que vous possédez déjà. Bombes, figurines à quatre directions, flammes bondissantes, boules de feu, bouclier de flammes, serpent de feu, lames qui partent de l'arrière, le choix est vaste.

Initialement, Chûka Taisen est un jeu d'arcade, la conversion sur Master System ne s'est bien sûr pas faite sans mal ni sans pertes. C'est surtout graphiquement que le jeu a beaucoup souffert: il semblait plus varié dans ses décors de fond et l'ambiance n'est pas du tout passée. En arcade le jeu avait bien une touche humoristique, qui a complètement été perdue en adaptant le jeu sur la console de Sega. Une petite anecdote à propos des boss, dans la version Master System, on retrouve le phénix, le kappa, le faux Bouddha, le dragon et le guerrier à l'épée de feu, mais l'ordre d'apparition de ces deux derniers est inversé par rapport à l'arcade. De plus, chaque boss apparaît sans décor de fond, sur une couleur unie, comme c'est souvent le cas quand le Z80, le microprocesseur de la console, doit animer des éléments de grande taille.

L'arcade n'est pas la seule famille de Cloud Master, il a aussi un cousin éloigné et de meilleure naissance sur PC Engine, Gokuraku Chûka Taisen, ainsi qu'un ancêtre méconnu sur Famicom. Chûka Taisen serait, paraît-il, inspiré de la légende du Roi-Singe de Xi You Ji, un livre chinois très connu, mais avec lequel les points communs semblent un peu hasardeux; les boss pourraient en effet figurer comme quelques unes des rencontres du Singe, mais à part ça... Dragon Ball est lui en revanche bien inspiré de Xi You Ji, d'où peut-être une certaine confusion.

Ce n'est pas un mythe, ni un désastre, Cloud Master n'est qu'un petit jeu moyen, franchement trop dur et pas assez joli, qui déçoit surtout de ne pas tenir ses promesses en fantaisie et atmosphère orientale. Il a pour lui une bonne maniabilité et une animation solide (les sprites sont bien animés en particulier celui du héros) qui ne permettent toutefois pas d'égaliser la balance avec le reste. Voilà ce qui arrive à force d'avoir la tête dans les nuages. Si l'on accomplit l'exploit de terminer le jeu, le personnage reçoit le titre de "super humain le plus fort au monde", comme quoi les développeurs avaient bien conscience des talents nécessaires pour finir leur jeu !

le 15 mai 2004
par sanjuro



Jeu testé en version européenne
Boîte du jeu
Version européenne



Photos choisies
Cliquer pour agrandir

Toutes les photos
Taille normale 256x192
01 | 02 | 03 | 04 | 05
06 | 07 | 08 | 09 | 10
11 | 12 | 13


Panorama
Tout sur une page


All text and screenshots: © 2001 sanjuro, 1up-games.com