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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SEGA MASTER SYSTEM (8-bit)


Après Apollo Creed, Clubber Lang, Ivan Drago, Rocky contre Mike Tyson's Punch-Out.

Rocky

Rocky

ロッキー
 

 Master System

Développeur:
Sega

Editeur:
Sega
Genre:
Boxe

Joueurs:
1-2P

Dates de sortie
19.04.1987 Japon
1987 USA
1987 Europe
horrible Difficulté:

89%Graphismes
84%Animation
65%Son
60%Jouabilité
39%Durée de vie

44%44%

— Adrienne ! ADRIEEEEENNE !!!
— Rocky ? Rocky ? Rocky ! Rocky !
— ADRIEEEEEEEEENNE !!!
— Rocky ! Rockyyyy !!!
— ADRIEEEEENNE !!!
— Rocky !
— ADRIEEEEENNE !!! ADRIEEEEENNE !!!
— Rocky !
— Adrienne ?
— Rocky !!
— Adrienne !
— Rocky !!

Pendant ce temps sur Master System...

La console de Sega est toute jeune en 1987, particulièrement en Europe où elle vient de sortir. Elle cherche encore son public et essaie de remplir sa ludothèque de jeux qui feront pendant à ceux de la NES. Le domaine sportif est un exemple. Parmi ses jeux les plus populaires, Nintendo a Mike Tyson's Punch-Out, lui aussi frais émoulu des usines de production en cette année 87. Aussitôt Sega contre-attaque. Il leur faut faire un jeu de boxe encore meilleur, encore plus fort, et qui pourrait mieux tenir tête à Mike Tyson que Rocky Balboa ?

Rocky bien sûr n'existe pas. C'est un film de 1976, réalisé par John G. Avildsen et écrit par Sylvester Stallone qui interprète également le rôle principal. Il raconte l'ascension d'un petit boxeur de Philadelphie, à qui est offert par hasard une chance de se battre contre le champion du monde poids lourd, Apollo Creed (Carl Weathers). Avant la rencontre, il va suivre un entraînement rigoureux sous la conduite d'un vieux coach, Mickey (Burgess Meredith), s'entraîner dans les abattoirs où travaille son ami Paulie (Burt Young) et tomber amoureux de la soeur de celui-ci, Adrian (Talia Shire). C'est une formidable histoire d'outsider, d'American dream, "travailler dur ouvre les portes de la gloire", et comme tel Rocky fut dûment récompensé, autant au box office qu'aux Oscars avec dix nominations et trois victoires, dont meilleur film.

Après ce grand succès, une suite sortit tous les trois ans jusqu'en 1985. Dans la première, Rocky a un match revanche contre Apollo, dans la seconde il se bat contre une jeune brute jouée par Mr T, Clubber Lang, et dans le troisième contre l'ennemi russe, Ivan Drago (Dolph Lungren).

Ce n'est donc pas un poids plume que Sega choisit pour le représenter sur sa console et tenir tête au Mike Tyson d'en face. Pour lui rendre à la fois justice et mettre en valeur le hardware, ils font appel à leurs meilleurs graphistes. Le résultat de ce point de vue est irréprochable: Rocky est superbe pour un jeu de 1987 (c'est l'année de Double Dribble sur NES et Out Run sur Master System, pour vous resituer). De plus, chose assez rare pour être soulignée, Rocky n'est pas un port arcade, c'est un jeu original destiné aux trois marchés (Japon, USA, Europe).

Dès le début on est agréablement surpris par les lettres d'or géantes sur fond rouge, puis par l'image de Rocky enroulé dans le drapeau américain comme à la fin du quatrième film. Le jeu même commence par une séance d'entraînement, qui reviendra avant chaque match, toujours différente. Dans la première, il s'agit de frapper le plus de fois possibles dans un sac de sable. Les coups changent au fur et à mesure, mais tout ce que le joueur a à faire est d'appuyer à répétitions sur les boutons. Un chiffre de qualification est affiché, on craint le pire. Pourtant, cela se déroule plutôt bien, on passe la barre sans trop d'efforts.

Le premier match nous oppose à Apollo. Les boxeurs sont toujours en mouvement mais on dirige le nôtre malgré tout, c'est un pli à prendre. Un bouton sert à frapper, un autre à esquiver, et en les combinant avec le haut et le bas du joypad on arrive à étoffer sa panoplie de coups: crochet, direct, uppercut et gants pour se protéger. On ne fait qu'une bouchée de son adversaire, très facile. Après Apollo, on saute directement à Rocky III et Clubber Lang, qui est notre nouvel adversaire. L'entraînement consiste cette fois à frapper un punching ball le plus vite possible.

Lang est plus difficile, il nous bombarde de coups, comme dans le film d'ailleurs il me semble. Mais il y a moyen de percer ses attaques avec une technique, ma foi, assez primaire, mais bien utile. Et au bout du compte, on finit par le mettre au tapis. Les fois où c'est nous qui y sommes, il faut là encore marteler sa manette pour se relever avant le décompte: la main du coach frappant le sol s'accélère avec nos pressions frénético-hystériques. Le coach justement dirige la troisième séance d'entraînement. Le but est de frapper dans ses gants qu'il agite de haut en bas comme un guignol. Oh Mickey, arrête de faire le couillon, veux-tu !

Et nous voilà à notre dernier adversaire, Ivan Drago ! Eh oui, déjà ! Rocky de Sega n'a pas un adversaire de plus qu'il n'y a de boxeurs vedettes dans les films. Ca fait rudement court, mais ne vous en faites pas, vous n'êtes pas prêt de battre le Russe ! Son degré de difficulté est tel qu'il est quasiment impossible à vaincre. Avant de pouvoir porter un crochet ou un direct, Rocky est obligé de donner plusieurs coups plus faibles. Drago lui n'a pas ce problème, il expédie directement un coup de massue dès que vous êtes à proximité. Comme si cela ne suffisait pas, ses vies se rechargent d'un bon tiers à chaque round !

L'esquive, trop guindée, n'a quasiment aucune utilité dans le jeu, alors comment le battre ? Il n'y a que deux méthodes. La première, très théorique, est de lui décocher des directs ou des crochets avec un timing parfait à une distance parfaite. Mais il faut en placer beaucoup pour pouvoir surpasser la regénération et l'affaiblir d'un round à l'autre ! Ce n'est pas un Russe, c'est un Alien ! Avis aux dieux du pad, ils trouveront là un défi à leur mesure. L'autre méthode est d'utiliser le "rapid fire" ou une manette avec le turbo. Apparemment cela peut permettre de gagner (je n'ai pas vérifié personnellement ne possédant ni l'un ni l'autre mais je l'ai vu), parce que Drago n'est plus capable de couper nos enchaînements.

Mais je crois que la raison intrinsèque de ce succès tient au second entraînement. Chacun d'eux augmente nos capacités, respectivement force, vitesse et précision, et il faut aller au-delà du score de qualification (qui ne qualifie rien du tout puisqu'on passe même avec zéro) pour se donner les meilleures chances. Si obtenir de bons scores au premier et au troisième est faisable, le second en revanche est insurmontable. Il faut frapper vite et en même temps garder une sorte de rythme pendant quarante-cinq secondes. La jouabilité, incomprenable, nous empêche de dépasser les cinq coups par seconde sans turbo alors qu'il en faut certainement sept pour surpasser la vitesse de Drago.

Quelle que soit l'éventuelle technique, le dernier match est impardonnable, et l'on est obligé d'admettre que Rocky est un jeu très beau mais très creux avec une jouabilité assez louche. On finit par laisser tomber, les doigts brisés, comme si on avait frappé le mur du poing, repensant aux trois matches moins comme une courbe croissante que comme trois modes de difficulté distincts, très facile, moyen, et très dur, sans échelonnement entre eux. L'impossibilité du dernier match étant là comme un sortilège maléfique pour s'assurer que personne ne puisse révéler le secret de la brièveté du jeu.

On se consolera avec les graphismes, les animations aussi, en particulier les punchs violents qui projettent l'adversaire en arrière, parfois dans les cordes, moins avec la musique, pas terrible. Les bruitages de coups ne sont pas mauvais, mais en fermant les yeux on ne sait plus parfois si on entend des boxeurs échangeant des coups ou un chat qui gratte sa litière après avoir fait caca. Si une certaine odeur vous vient au nez, alors les bruitages après tout n'étaient peut-être pas en cause ! On apprécie aussi la présence d'un mode 2 joueurs, malheureusement ténu, et l'attention aux détails: avant de battre Apollo, Rocky porte son short blanc, puis après, celui aux couleurs du drapeau américain.

Malgré ses deux défauts, énormes et létaux, Rocky mérite quand même qu'on ne l'oublie pas. Déjà parce que c'est le seul jeu Rocky sur les consoles de l'époque. Il y avait eu un Rocky sur Colevision, avec les graphismes hideux qui font le charme particulier de cette console, mais après celui sur Master System, il faudra attendre la GameCube, la Playstation 2, la Xbox et le Game Boy Advance avant de retrouver en 2002 le boxeur de cinéma. Stallone, par contre, n'aura pas disparu de nos écrans pixellisés: on l'aura revu dans plusieurs adaptations de films, et, grâce aux jeux Rambo, sur Mega Drive (dans Rambo III) et sur Master System (dans First Blood Part II), la console favorite de Sylvester Stallone !

Mais des voix s'élèvent encore du ring...

— Adrienne !
— Rocky !
— Adrienne !
— Rocky !
— Эдриан !
— Ivan ??
— Эдриан <3
— Oh, Ivan ! <3
— Adrienne ?! ADRIEEEEENNE !!!
...
Adrienne...
...
...
Ouinininin !! Adrienne !!
— Rocky ?
— Sega ??
— Rocky !
— Ah, Sega <3

le 27 mars 2015
par sanjuro



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