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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE SUPER NINTENDO (16-bit)


Après avoir mis des balles dans des monstres de l'espace, Irem vous invite à les mettre dans des petits trous.

The Irem Major Title

The Irem Major Title

メジャータイトル, The Irem Skins Game (USA)
 

 Super Nintendo

Développeur:
Irem

Editeur:
Irem
Genre:
Golf

Joueurs:
1-4P (alternés)

Dates de sortie
04.12.1992 Japon
10.1992 USA
1993 Europe
dur Difficulté:

85%Graphismes
52%Animation
80%Son
85%Jouabilité
84%Durée de vie

83%83%

Voici un jeu de golf que tout le monde pourra apprécier, mais peut-être personne autant que les Donalds.

Que vous soyez un canard ou un président des Etats-Unis, si votre nom est Donald, ce jeu est fait pour vous. Donald Duck et sa famille évidemment aiment le golf. Peut-être plus les parcours que le jeu même, à cause des mares. Qu'ils se réjouissent, celui-ci en est rempli ! Donald Sutherland, qui fait face aux situations difficiles avec un visage impassible sera lui aussi aux anges : il y a quelques parcours bien sournois. Donald Tusk, qui aime se réunir avec ses amis européens sera content, on peut jouer à quatre.

Mais aucun de ces Donald n'y trouvera autant son compte que le Donald en chef. On pourrait même croire que c'est lui sur la couverture avec sa casquette rouge « Make America Great Again » (certes, quand il était plus habile et moins gras, comme Madden et comme America). Ses deux grandes passions y sont réunies. Le golf, d'abord. Donald Trump possède 17 parcours de golf dans le monde et depuis qu'il est président, il a disputé plus de 220 parties. Il est au service de son pays et de ses greens.

L'autre passion dévorante de Monsieur Trump, c'est bien entendu l'argent. Eh bien, il ne pouvait pas choisir un meilleur jeu de golf ! Major Title possède quatre modes. Le premier est aussi le principal et se nomme Skins Game. On n'y joue pas sa peau, enfin, pas littéralement. Chaque trou rapporte de l'argent, de grosses sommes, des dizaines de milliers de dollars. Ce mode donne d'ailleurs son nom à la version américaine, et la brève présentation, où la pelouse se change momentanément en billet de 10 000 $, ne laisse pas de doute quant à son importance.

C'est là-bas aussi que l'on peut voir le vrai générique de fin, avec les noms des développeurs. Les trois autres modes consistent à remporter chaque trou (Match), à jouer aux nombres de coups (Stroke), règle classique des jeux de golf, et enfin à disputer un tournoi, sur le modèle du mode précédent mais avec une large quantité d'adversaires dans un classement. Hormis le second qui prend la forme d'un duel, tous peuvent se jouer à quatre joueurs, alors que le troisième lui est le seul qui puisse se jouer seul, sans adversaire.

Comme il provient de l'arcade, Major Title jouit d'un rythme relativement rapide, à l'inverse des simulations. Le décor se charge d'un trait après une courte attente; on n'assiste pas aux coups de l'ordinateur avant de le retrouver sur le green. Ouf ! Cela fait gagner un temps précieux. Start n'active aucun menu et tous les réglages sont immédiatement présents à l'écran.

Un bouton permet de frapper la balle à tout moment, sans couper les cheveux en quatre, un autre (et aussi L/R) d'effectuer la sélection du club, de la direction, de la posture et de la puissance de frappe. L'effet de la posture en particulier est plus clair que dans d'autres jeux de golf. Le risque de frapper accidentellement la balle durant les réglages est présent, mais pour ma part, malgré mes craintes, ça ne m'est pas encore arrivé.

Quatre personnages très différents sont en lice et, à la façon de Street Fighter II Turbo, on peut choisir le même... quatre fois ! La sélection est primordiale car elle affecte considéra­blement la jouabilité. On ne dispose pas des mêmes clubs, puissance ou précision. L'ordinateur est très fort sur le green et rate rarement son coup. On a plus de chances de le battre avant d'arriver là-bas. Autrement, la difficulté est très progressive. On ressent nettement la différence entre le premier et le dix-huitième trou, qui requiert une bonne maîtrise, notamment à cause du vent fort.

De chaque côté de la club house s'étend un lac et une forêt, et autour d'eux sont répartis les trous. Il est difficile d'estimer leur nombre de visu. Comme on les dispute parfois dans le désordre, on pourrait même croire qu'il y a deux parcours de dix-huit trous. Mais en fait, il n'y en a qu'un seul. Pour un jeu 16 bits, c'est peu*. Une curiosité, qu'on a déjà vu ailleurs, est que le trou semble placé au hasard sur le green, y compris sur les talus. Ca ne me paraît pas très régulier tout ça, monsieur l'arbitre. You-hou, monsieur l'arbitre, où êtes-vous caché ?

Peut-être aussi à cause de ces trous baladeurs, le « pin », le drapeau qui indique le trou, n'est parfois pas à la même place à l'horizon et sur la carte. Cela peut rendre la visée difficile. Notre conseil est de vous fier plutôt à la vue.

* On note cependant la présence de deux ou trois trous bonus.

L'atmosphère sur le parcours est agréable. Irem réussit presque aussi bien sa verdure que son vide spatial. Une musique, pas mauvaise pour un jeu de golf, accompagne nos drives, et une autre nos putts sur le green. Malheureusement ce sont toujours les deux mêmes. Il y a peu d'effets visuels, juste un mouvement tournant après avoir fait rentré sa balle. Les coups d'exception, ferret, hole in one, sont récompensés par une scénette, mais rien de mirobolant. En fait, on retrouve dans Major Title la réalisation de qualité qui a fait le charme d'Irem dans des productions plus « pugnaces », mais sans aller plus loin.

Tout comme les simulations sont froides, les jeux d'arcade sont expéditifs, et ce qu'il manque autant à l'un qu'à l'autre est la richesse d'un jeu console. Chaque mode accomplit bien sa tâche mais n'a rien d'original en plus à offrir. On regrette par exemple que l'argent ne soit pas vraiment géré, ce qui aurait rendu le mode principal plus intéressant. Même Jack Nicklaus Golf, chez qui c'est un mode secondaire, le fait mieux. Il y avait des possibilités.

Pour des parties de golf rapides, sans fioritures et malgré tout exactes, Major Title est adéquat à défaut d'être exceptionnel. Non, ce n'est pas le R-Type des jeux de golf. Une suite arriva en arcade en même temps que cette version console. Peut-être Irem aurait mieux fait d'attendre un peu et d'adapter celle-ci, ou de faire un hybride.

Cependant, quand vous n'avez pas le temps de quitter le bureau ovale pour partir en Floride à bord d'Air Force One, quand les greens verts comme des dollars vous manquent, voici le jeu qu'il vous faut ! Grâce à lui, vous pourrez travailler votre swing tout en écoutant d'une oreille distraite les rapports confidentiels et en repoussant de la main, comme des mouches, les crises nationales et internationales.

Vous vous amuserez plus encore en groupe. Vous n'avez pas d'amis ? Juste des supporters illettrés et frappadingues ? Débauchez vos secrétaires d'état et à la défense et votre conseiller à la sécurité nationale. Vous pourrez toujours les renvoyer s'ils osent vous faire perdre. Mais si vous n'arrivez jamais à gagner, même contre la nana en jupette, maudissez les libéraux, blâmez Obama, flattez votre ego, coupez les vivres aux pauvres et lâchez une bombe quelque part. Bref, soyez le Donald que tout le monde aime !

le 15 novembre 2019
par sanjuro



Jeu testé en version européenne
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