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SUPER CASTLEVANIA 4

Castlevania Maledictis

par sanjuro article, journal de jeu, fan fiction



Castlevania Maledictis

Chroniques de la famille Belmont. Aucune datation.
Extrait du journal de Simon Belmont, 4ème génération.


Le comte est revenu. Cent ans se sont écoulés et la prophétie s'est une nouvelle fois accomplie. Les puissances des ténèbres se sont rassemblées la nuit dernière pour réveiller leur néfaste héraut d'un sommeil séculaire. Dès lors, sa force n'a cessé de croître, remplissant l'air d'une énergie malfaisante se déversant dans la vallée et attirant sur ses terres un cortège de créatures infernales. C'est à moi, Simon Belmont, dernière génération d'une famille liée au destin du comte, qu'il incombe de vaincre le mal. Toute m'a vie a été préparée en prévision de ce jour maudit. Armé d'un fouet comme ceux utilisés par mes prédécesseurs depuis 5 siècles, je pars dès ce soir en direction du château du comte. Au préalable, je suis parvenu à me procurer un plan grossier du château et du domaine. La traversée sera longue et j'ai prévu de diviser mon voyage en une douzaine d'étapes pour me reposer et rédiger mon journal, j'espère que l'ensemble de ces notes aidera à mieux former nos descendants dans leur lutte future contre le comte Dracula.

Entrée du Domaine

Lugubre et menaçant, le château se dresse sur une colline à quelques kilomètres de là. Le portail passé, un malaise m'envahit aussitôt: je marche sur les terres du comte. Cette pensée fut vite chassée lorsque j'aperçus le pont-levis se relever, si je ne passais pas, ma quête s'arrêterait avant même d'avoir commencé. Je le franchis de justesse pour me retrouver dans une cour séparée par un immense grillage. Des squelettes m'attaquèrent ! Oui, des squelettes, les lieux semblent en être truffés comme des chauve-souris et d'étranges sculptures à deux têtes crachant du feu. Je traversai des ruines pour arriver à d'anciennes écuries hantées par des têtes de chevaux. Le diable en personne semble avoir convoqué ses créatures les plus hideuses ! Réfugié dans le grenier des écuries, je descendis un escalier qui me conduisit face à une nouvelle menace: un chevalier et sa monture, tout deux squelettes. Je les renvoyai dans leur enfer, profitant d'un répit pour me reposer et rédiger mon journal.

La Campagne

Pour atteindre les grottes, je dus traverser la campagne. Même ici, les monstres pullulent. Des zombis, des araignées et des êtres invisibles m'attaquèrent tandis que des mains tentaient de m'immobiliser. Après leur avoir échappé, je me perdis dans un marais et ce sont les animaux sauvages qui à leur tour m'harcelèrent, possédés par quelques démons. Evitant des gouffres sans fonds, je me hissai sur un fragile pont de bois pour me retrouver un peu plus loin face à une méduse. La créature mi-femme mi-serpent ne put bloquer bien longtemps ma route. Derrière elle se trouvait un dangereux ruisseau que je suivis jusqu'à l'entrée des grottes.

Les Grottes et le Palais de l'Eau

Des créatures ont trouvé refuge dans les cavernes, rompant la tranquillité et rendant ma progression plus difficile. Je vis notamment des hommes de pierre ! La sortie de la grotte débouchait sur une cascade fragmentée en plusieurs chutes. Pour atteindre le sommet, il me fallut emprunter un périlleux chemin, sautant d'une corniche à l'autre ou me servant de mon fouet comme d'une liane dans les situations les plus désespérées. Une fois en sécurité, il ne fut pas encore temps de me reposer, ma route traversait le palais de l'eau. Ces ruines peuplées d'hommes-poissons, de squelettes de serpents-dragons et d'yeux démoniaques furent une longue et difficile épreuve. Les maîtres des lieux, deux redoutables dragons ne m'empêchèrent toutefois pas de ressortir victorieux.

La Tour

Impossible de gagner le château sans passer par cette tour. Comme je m'y attendais, les armées du mal s'y étaient réunies et les premiers étages étaient peuplés de guerriers squelettes, de spectres cachés dans les murs et de pièges s'ouvrant à mes pieds. Mais le pire était encore à venir. Un crâne géant, immonde incarnation de Géhenne, me bloqua le chemin vers les niveaux supérieurs. Le battre me permit de gagner une salle carrée qui se mit soudain à tourner, ses murs couverts de pointes se retrouvant alors à mes pieds ! Mon fouet me sauva de cette mort certaine et sans que je sache comment je me retrouvai dans un couloir cylindrique tournant autour de moi, des squelettes jaillissant de ses murs. Croyant devenir fou, je fuis, fuis aussi loin que mes jambes purent me porter.

Au sommet de la tour, des blocs de pierre en lévitation remplissaient l'espace. En me servant d'eux pour passer et en évitant d'être écrasé, je parvins à une nouvelle salle. Cette fois se furent des pointes qui tentèrent d'abréger mon existence, d'abord en tombant du plafond puis, le sol s'éleva pour m'en faire embrasser les extrémités. Le gardien de la tour habitait la dernière salle, un géant de pierre que chaque coup rétrécissait un peu plus. Vaincu, il disparut dans un grondement assourdissant.

Au Seuil du Château

Me voilà enfin sur le point d'entrer au château dont les portes sont grandes ouvertes. Le trajet sur les fortifications ne fut guère long mais ralenti par de grands oiseaux jetant à terre de petites créatures assoiffées de sang. Alors que je me croyais perdu, je découvris un interminable escalier menant à une calme allée. Le château se dresse face à moi, cathédrale des ténèbres renfermant en son sein le plus terrible démon que la terre ait porté. Je suis débordant de courage et de colère. Etre parvenu jusqu'ici, avoir surmonté tant d'obstacles, m'apporte déjà le sentiment d'une victoire. Mais je suis loin d'être au bout de ma quête, car je sais que ce qui m'attend sera bien au-delà de mes craintes les plus profondes.

Hall et Etages Supérieurs

Les monstres de Dracula ne m'accordent aucune trève. Dans le hall, des morts-vivants, des chiens cadavériques et des armures m'attaquèrent de tous côtés. Pour gagner les étages supérieurs, je dus ensuite sauter sur de gigantesques lustres se balançant au son d'une musique fantomatique. Sans doute une composition des spectres qui hantaient les salles suivantes: des ectoplasmes, des jeunes femmes, des hommes, des couples, des objets animés... plus troublant, le fantôme d'un vieil homme et de son chien. En congédiant le chien d'un coup de fouet, l'homme vint pleurer sur sa dépouille, avant que tous deux ne disparaissent dans un rideau de flammes. Après avoir chassé cette étrange vision de mon esprit, je repris mon ascension dans des étages semés d'embûches. Un type de squelette que je n'avais jamais vu auparavant, rouge, fit son apparition. Il a la faculté de se reconstituer après un court laps de temps. Plus haut, je fus ralenti par des mains sortant d'un mur puis par une ronde de cercueils. Enfin, j'atteignis une salle ornée de deux magnifiques statues dans laquelle un couple de danseur spectral tenta de me faire rejoindre leur outre-tombe. Fort heureusement, je suis encore là pour relater ces évènements.

La Bibliothèque et Le Musée

Je suis tombé dans un piège ! Mais avant d'expliquer les circonstances de ce revers, je dois parler de ma traversée de la bibliothèque. Le comte dispose d'une impressionnante quantité de livres que je n'eus guère le temps de feuilleter. Des gardes en armure lents mais résistants effectuaient des rondes. Le sol s'effaçait de plus en plus et je dus pour traverser ces gouffres sauter sur d'énormes volumes en lévitation. D'autres livres m'attaquèrent même, guidés par quelque force invisible. Empruntant un escalier, je quittai les rayons poussiéreux de la bibliothèque pour m'enfoncer dans le ténébreux musée. L'art apprécié par le comte reflète sa personnalité machiavélique, je vis nombre de sculptures impies et de portraits macabres. Plus loin, une créature rampant sous les tapis tenta de m'empaler aux pointes du plafond et un mille-pattes rougeoyant s'agita sous mes pas. Ces épreuves passées, ma présence alerta une colossale armure de guerre dont la hache et l'épée ployèrent sous les attaques répétées de mon fouet. C'est alors que le piège s'ouvrit. Les ornements furent engloutis dans le sol, et le sol lui-même se désintégra sous mes pieds, m'entraînant dans les profondeurs du château, au plus proche d'Hadès.

La Salle de Torture

Je viens de franchir l'anti-chambre de l'Enfer, des catacombes où les morts gisent au milieu de leurs exécuteurs, des instruments de torture qui fonctionnent perpétuellement. Un mécanisme de mort jalonné d'innombrables pointes et baigné d'acide, seule demeure de monstres perfides. Rongés par le mal, les escaliers se brisent, les passerelles tombent en poussière sous mes pas, tous les chemins mènent à la mort. Sauf un, gardé par un être qui n'est pas, par un corps volé aux morts, le redoutable Frankenstein. Le mal omniprésent lentement boit mon âme, mais jamais ne vacille ma volonté, au fouet victorieux, les ombres s'écartent. J'entrevois une lumière, enfin, un répit, un refuge, peut-être un espoir. Non. Juste le mal sous une autre forme.

La Salle du Trésor

Dracula ne connaît que trop bien les faiblesses des hommes. C'est ainsi qu'après avoir échappé aux ténèbres de la souffrance, le mal revêtit des apparats pour me séduire et m'entraîner dans la folie de la fièvre de l'or. Une gigantesque caverne aménagée de tours et d'escaliers, telle est la salle du trésor de Dracula. L'or recouvre tout, les coffres vomissent des monceaux de pièces qui forment des dunes, des colliers de perles pendent au plafond; chaque chandelier que je brisais renfermait une bourse, chaque squelette que je détruisais était fait d'or. Même la poussière brille, formant de fragiles plates-formes dans les airs. Je vis aussi par centaine les âmes tourmentées de ceux qui péchèrent par avarice et périr par cupidité. Les gardiens étaient trois chauve-souris dans le corps d'une et faites de pierres précieuses. Je sortis par un long escalier, sans un seul fragment de ce trésor maudit.

La Tour de l'Horloge

Un enchevêtrement de rouages et de chaînes s'élève tout du long de cette tour, rendant la progession difficile. Il me fallut parfois monter sur les engrenages ou éviter des pièces branlantes qui s'effondraient. Tous les ennemis que je rencontrai avaient déjà croisé mon chemin, en sorte que le plus dangeureux fut l'ascension. A plusieurs reprises je faillis chuter d'une hauteur vertigineuse et, une fois encore, je ne dois la vie qu'à mon fouet. Il me permit de m'accrocher à des anneaux transportés par un système de chaînes qui me conduisit au sommet de la tour. Là-haut, sur le cadran géant, je vainquis un étrange adversaire doté de pouvoirs mystiques: une momie, un mort sacré de l'ancienne Egypte.

Tour de Dracula : Au-delà du Pont

Je redescendis par un ancien chemin de guet défendu par des morts décapités ! Je vis avec horreur que le bras qui ne guidait pas l'épée tenait fermement la tête. J'arrivai à un pont. Avant de m'y engager, je contemplai les montagnes lointaines, réfléchissant au chemin parcouru et à celui restant. Dracula était maintenant très proche, je pouvais sentir sa présence menaçante au sommet de la tour de l'autre côté du pont. Les lieux seraient sûrement férocement gardés, une bataille effroyable éclaterait. J'avancai sur le pont. Aussitôt il commenca à s'effriter. Je me mis à courir le plus vite possible et, donnant un rapide coup d'oeil dans mon dos, j'entrevis un spectacle étonnant: les débris du pont se transformaient en chauve-souris ! Essoufflé, j'atteignis enfin l'autre extrémité et gagnai la tour où un piège diabolique m'attendait.

Une scie circulaire montait rapidement des profondeurs du bâtiment. Sans perdre un instant je gravis des marches qui s'effondraient une à une derrière moi. Je dus me débarrasser de géants de pierre s'interposant sur mon chemin et user de mon fouet pour m'accrocher là où je pouvais. Une fois le danger écarté, je vis que le seul moyen d'accès vers le sommet était des blocs s'élevant dans les airs. Je dus prendre des risques insensés, sautant de pierre en pierre, pour ne pas être précipité sur des pointes acérées tapissant le plafond. Enfin je vis une ouverture et entrai. J'arrivai dans une salle richement décorée d'où j'écris ces lignes. Je sens que le dernier duel est tout proche, peut-être au-delà de cette arche qui me fait face ? Restauré et reposé, l'âme plus déterminée que jamais, je suis prêt au combat.

Tour de Dracula : Les Trois Gardiens

Le combat a eu lieu, par trois fois, mais pas encore contre le comte. Trois gardiens venus droit des Enfers ont tout fait pour me détruire.
Le premier gardien, un combattant à la fois hideux et superbe m'attaqua à la lance. Sa technique était redoutable, je lui portai un coup qu'il disparut aussitôt pour retomber là où je me trouvais, momentanément insensible à mon fouet. Lorsque je parvins à lui briser son arme, il se mit alors à charger. Mais je tins bon jusqu'au bout et son corps finit par exploser.
Le second gardien, une gargouille bleue s'élança d'une fenêtre à l'étage supérieur. Elle crachait du feu et faisait tomber des pics du plafond. Je crus la vaincre une fois, mais elle se releva. Sa peau devenue orange comme une flamme ne lui permit pas de résister bien plus longtemps et je me hâtai vers l'étape suivante.
Le troisième gardien fut le plus éprouvant, mon Dieu, j'en tremble encore, je fis face à la Mort en personne. Elle que Dracula vainc chaque siècle pour pouvoir sortir de son tombeau était ici à ses côtés pour m'emporter dans l'autre monde. Le combat fut très difficile, sa faux passa à plusieurs reprises tout près de moi et elle tenta de m'aspirer dans ses ténèbres. Les puissances sacrées scellées dans mon fouet s'unirent pour repousser cet adversaire sans commune mesure et une fois encore je sortis triomphant. Plus rien ne pouvait m'empêcher de rencontrer le maître de tous ces démons. Je suivis des torches qui me conduiraient vers son repaire.

Tour de Dracula: Confrontation Finale

Un escalier suspendu dans le vide conduit vers la plus haute tour du château. J'étais sur le point de le gravir quand une étrange sensation de bien-être m'envahit, ce n'était pas un nouveau piège de Dracula, mais une force alliée désireuse de m'aider. J'obéis à sa volonté et sautai dans le vide, j'atteris sur une surface invisible et sentis une énergie nouvelle chasser ma fatigue, mon fouet lui aussi, usé après tant de combats, sembla retrouver sa solidité première. Même au sein du château, submergé par le mal, les forces du bien existent et luttent.

Je retournai à l'escalier et pénétrai dans un couloir, j'arrivai dans une salle sans autre issue que celle par laquelle j'étais venu. Un long cercueil trônait dans le fond de cette pièce aux fenêtres barricadées. Mon courage et ma volonté me quittèrent un instant: aucun doute possible sur l'endroit où je me trouvais. Une énergie diabolique se mit à affluer de toute part, le comte Dracula apparut à quelque mètres de moi. Une créature immense et mauvaise dont un seul regard suffit à vous glacer le sang. Sentant le danger réciproque, nous lancèrent l'assaut simultanément. J'eus beau le frapper encore et encore, mes coups semblaient très peu l'affecter. Ses attaques d'abord mesurées s'amplifièrent quand il lança contre moi des esprits de feu. Mais ma détermination et la violence répétée de mes coups semblèrent le surprendre et affaiblirent sa défense. Je le sentis vaciller. Sa résurrection était récente et la puissance qu'il avait dépensé pour convoquer tous les monstres sur son domaine le rendait fragile. Sa fureur éclata soudain, l'électricité se mit à saturer l'air et des éclairs s'abattirent autour de moi. Je les esquivai adroitement continuant de frapper sans relâche le démon à visage humain. Et le miracle se produisit... Dracula s'effondra, vaincu. La lumière du jour innonda sa silhouette qui se dispersa en de multiples chauve-souris, chacune s'enflammant sous le feu céleste. Une seule sembla résister mais elle finit par disparaître. Le signe que malheureusement rien n'est complètement terminé.

Sur une plaine éloignée, je vis le château du comte s'écrouler. La paix est revenue et elle demeurera cent ans encore. Le démon est défait, le mal est dissout, ma quête prend fin, mais déjà je crains pour le futur et pour mes descendants qui tôt ou tard devront faire face, et comme moi se battre. Dracula reviendra plus fort et mieux préparé, nous aussi nous le serons. Mais quand tout cela s'arrêtera-t-il ? Quand prendra fin la malédiction de Castlevania ?


Texte retrouvé et restauré par sanjuro
le 30 novembre 2002
 


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