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SAMURAI SHODOWN

Les Origines Historiques

par sanjuro article, histoire



Les jeux vidéo ne sont pas le hobby des ignares et des imbéciles. Si l'on s'en donne la peine, ils peuvent même se révéler un surprenant moyen pour s'instruire et stimuler sa curiosité dans des domaines divers. Prenez Samurai Shodown: simple jeu de combat brutal et anarchique ? Non, aussi étonnant que cela puisse paraître, une bonne moitié des personnages du jeu trouve leurs origines dans la période du Japon féodal, d'après des personnages bien réels qui sont devenus des mythes du Japon moderne.

Toutefois, la principale source d'inspiration de Samurai Shodown est un film. Ce film, Makai Tenshō, réalisé en 1981 par Kinji Fukasaku (Battle Royale !) et tiré d'un roman de Futaro Yamada regroupe plusieurs de ces personnages historiques - sans se soucier que certains n'aient pas vécu à la même époque - pour les besoins d'un scénario fantastique les mettant aux prises avec un samouraï esotérique nommé Shiro Amakusa, le bien connu boss final de Samurai Shodown. Dans le film, c'est Kenji Sawada qui l'incarne, alors que deux autres figures légendaires sont interprétées par deux fameux acteurs japonais: Sonny Chiba, dans le rôle de Jubei Yagyu, et Ken Ogata dans celui de Musashi Miyamoto.

Et maintenant, place à l'histoire, la vraie.

Haohmaru

Miyamoto Musashi (1584-1645)

C'est le plus célèbre samouraï que l'histoire ait retenu qui a servi d'influence pour le personnage de Haohmaru. Même si les ressemblances entre les deux personnages ne sont finalement pas si nombreuses que ca (à part l'aspect négligé que l'on attribuait à Miyamoto Musashi, qui vivait parfois en ermite), le lien est bien réel notamment de par la rivalité avec Ukyo Tachibana qui s'inspire lui-même d'un rival de Miyamoto.

Musashi Miyamoto avait développé sa propre technique, dite Ni-Ten Ichi Ryu, qui consistait à se battre avec un sabre dans chaque main. Outre ses exploits de samouraï qui compte de nombreux duels, on lui doit aussi un livre, Go Rin no Sho, le Livre des Cinq Cercles, sur l'art du combat. La vie de Musashi Miyamoto a été (très) romancée par Eiji Yoshikawa dans un livre fleuve bien connu au Japon disponible en français en deux volumes, La Parfaite Lumière et La Pierre et le Sabre. Assez intéressant, mais absolument pas un grand moment de littérature japonaise.

Tachibana Ukyo

Sasaki Kojirō Ganryū (1572-1612)

Sasaki Kojirō fut le plus célèbre adversaire de Miyamoto. Son arme de prédilection était le nodachi, un sabre avec une très longue lame, et sa réputation, celle d'un épéiste hors pair. Pourtant, le 14 avril 1612, il affronta Musashi Miyamoto sur une île - c'est elle qui sert de décor aux deux personnages dans Samurai Shodown - et fut battu dans des circonstances restées célèbres.

Dans Samurai Shodown, si l'aspect d'Ukyo s'inspire peut-être de Sasaki Kojirō tel qu'on peut se l'imaginer dans le roman de Yoshikawa, il utilise en revanche une arme et une technique complètement différente. La technique d'Ukyo est le Iaido, qui se focalise sur le moment où le sabre est tiré de son fourreau pour porter un coup décisif. Quant au sabre, il ressemble à celui de la cane de Zatoichi, le samuraï aveugle.

Jubei Yagyu

Jūbei Yagyū Mitsuyoshi (1607-1650)

Jūbei Yagyū est le fils de Munenori Yagyū et le petit fils du fondateur du clan, Muneyoshi Yagyū. Munenori Yagyū était l'instructeur personnel de combat au sabre des Tokugawa. Jubei reprit le poste de son père auprès de Iemitsu Tokugawa, troisième shōgun de la dynastie. Mais en 1631, il quitta la cour et ne fit plus parler de lui pendant douze ans. Cette période mystérieuse de sa vie donna lieu à des conjectures diverses, l'une d'elles étant qu'il accomplissait désormais des missions secrètes pour le shōgun.

A noter que le cruel vieillard Retsudō Yagyū dans le manga Lone Wolf and Cub, avec son bandeau à l'oeil, semble s'inspirer de Jubei. D'après la légende, il perdit son oeil dans son enfance lors d'exercices d'entraînements avec son père.

Hattori Hanzo

Hattori Hanzō (1541-1596)

Hattori Hanzō, également connu sous le nom de Oni no Hanzō (Hanzō le Diable), était un véritable ninja de la province de Iga, le fief des shinobi. Il servir Ieyasu Tokugawa et prit part aux batailles d'Anegawa et Mikatagahara.

Nakoruru

le peuple Ainu

Nakoruru n'est pas un personnage réel, mais son peuple en revanche se réfère à une minorité ethnique du Japon peu connu, les Ainu. Les Ainu vive à Hokkaido, l'île la plus an nord du Japon, et dans des îles plus au nord près de la Russie. C'est un peuple pacifique et de religion animiste, qui a souffert pendant plusieurs siècles d'une politique d'assimilation menée par les Japonais. Ils ne sont plus que quelques dizaines de milliers aujourd'hui.

Amakusa Shiro Tokisada

Amakusa Shiro (1621-1638)

Le méchant du jeu s'inspire du méchant du film qui s'inspire lui-même d'un personnage historique qui a bien plus les dimensions d'un héros et d'un martyr que d'un fou sanguinaire. C'est un samouraï, célèbre pour avoir mené la rébellion des paysans chrétiens de Shimabara, qui souffraient d'un impot féodal écrasant, en décembre 1637. Son entreprise échoua et la rébellion se termina par le siège de la forteresse de Hara. Amakusa Shiro fut décapité et sa tête, empalée sur un pieux à Nagasaki.

Senryo Kyoshiro

???

D'après un article de Gamefaqs, le personnage serait basé sur le samourai de cinéma Kyoshiro Nemuri. Autant le dire franco, c'est n'importe quoi, les deux personnages ayant autant en commun que Super Mario et Junichiro Koizumi. Senryo Kyoshiro est de toute évidence une caricature d'un rôle du théâtre kabuki, une explication qui suffit amplement. S'il y a une origine plus spécifique, c'est de toute facon dans cette direction qu'il faut la chercher.

Wan-Fu

???

Toujours d'après cet article, Wan-Fu s'inspirerait du fondateur de la dynastie Zhou, le roi Wu Wang.

Les Kuroko

Les Kuroko sont ces hommes habillés de noir qui arbitrent les combats de Samourai Shodown. A l'origine, ils viennent du kabuki et du bunraku, le théâtre de marionettes, et sont habillés de noir pour réaliser toutes les opérations de scène que les spectateurs ne sont pas censés percevoir, tel que la manipulations des poupées ou le changement de décors.

le 24 janvier 2006
 


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