NES Super Nintendo Master System Mega Drive PC Engine Neo Geo

select a console »
TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE NINTENDO ENTERTAINMENT SYSTEM (8-bit)


Perle à rebours ou bataille demi-douée ?

1942

1942

 

 NES

Développeur:
Capcom

Editeur:
Capcom
Genre:
Shoot'em up

Joueurs:
1-2P (alternés)

Dates de sortie
11.12.1985 Japon
11.1986 USA
bonne Difficulté:

49%Graphismes
63%Animation
26%Son
86%Jouabilité
45%Durée de vie

52%52%

Où étiez-vous en 1942 ?
Vraiment ? Pas possible ! Moi aussi ! Mais oui, tout pareil. Quelle coïncidence tout de même. Mais que cela ne nous empêche pas de nous remémorer nos cours d'histoire. Rappelez-vous:

- le 7 décembre 1941, les Japonais attaquent Pearl Harbor.
- le 8 décembre, les Etats-Unis entrent en guerre contre le Japon.
- le 11 décembre, c'est au tour de l'Allemagne nazie et de l'Italie.
- du 3 au 7 juin 1942 a lieu la bataille de Midway.
- le 13 janvier 1984, un groupe de Japonais décide de faire un jeu sur le sujet.
- le 8 décembre 1984, le dit jeu sort en arcade.
- le 11 décembre 1985, il est adapté sur Famicom.
- le 11 décembre 2015, la version NES est testée sur 1UP.
- le 13 décembre 2015, le Japon annonce sa capitulation.

Voilà. Mes cours d'histoire, si lointains, sont un peu vagues et embrouillés, vous l'avez peut-être remarqué. Mais le fait demeure qu'en 1984, les Japonais de Capcom lancent un jeu où le joueur pilote un bombardier américain survolant le Pacifique pour aller lâcher ses bombes sur Tokyo. Historiquement, ces bombardements ont tué des dizaines de milliers de personnes. Comme quoi les Japonais ne sont pas rancuniers ou ont la mémoire courte.

C'est l'un des premiers jeux de ce genre sur consoles, un des premiers où un conflit réel devient un sujet d'amusement et encore dans un genre aussi léger que les shoot'em ups. On avait plus l'habitude des simulations et des jeux de stratégie jusqu'ici. Peut-être n'en ont-ils pas conscience à l'époque, mais Capcom vient d'inaugurer un sous-genre des shoot'em ups, qui donnera lieu à une poignée d'émules (Flying Shark, Twin Hawk, Bomber Raid sur Master System, Ghost Pilot sur Neo Geo...).

La transition sur NES se passe plutôt bien. Un écran titre sobre, on presse Start, et notre mission débute immédiatement en quittant un porte-avions (qui porte le numéro 88... plus tard, Capcom fera Area 88, autre shmup qui se sert d'avions réels mais cette fois dans un univers fictif). On ne tergiverse pas. L'affichage nous indique que c'est le premier de 32 niveaux ! Wa-ouh ! Trente-deux, ça fait beaucoup pour un shoot'em up !

Mais cela signifie donc aussi que le jeu a une fin, qu'il ne tourne pas en boucle contrairement à certains de ses confrères (hum-hum, Tiger Heli). Le premier niveau se déroule exclusivement au-dessus de l'océan. Au second, on commence à voir apparaître de la terre sous forme d'ilôts. Et là, on croit avoir compris: petit à petit, à chaque niveau, le paysage va s'enrichir de graphismes, d'abord la mer, les îles, puis la côte, la ville, et cela va devenir de plus en plus beau au fur et à mesure que l'on se rapproche de notre cible à Tokyo !

Mais on rêve. On se berce d'illusions. C'était prévisible si l'on garde à l'esprit quand le jeu a été développé, en 1985, l'enfance de la NES. Pourtant, au troisième niveau, on y croit encore, on y croit même quand apparaît le premier boss, un peu plus tard, un bombardier à six moteurs. On se dit que les changements vont arriver après lui. Mais non, on survole toujours de l'eau et des terres qui ont le même graphisme simple: sable, plaine, forêt; sable, plaine, forêt. Quelque arbres, une rivière qui serpente.

Et quand enfin on arrive à Tokyo, aux derniers des trente-deux niveaux, qu'on s'attend à voir quelque chose d'un peu spécial, à la place, on découvre comme des paillettes, aux mêmes couleurs que le sable et la rivière, éparpillées sur la plaine. Après avoir fini le jeu, au-dessus de l'eau encore une fois, on est obligé d'admettre que ce décor de pacotille devait symboliser les habitations. Capcom n'a pas fait d'efforts ou n'a pas voulu se mouiller. D'ailleurs, au final, on ne lâche aucune bombe sur Tokyo. Tout ce qu'on fait, du début à la fin, est d'abattre des appareils ennemis qui arrivent en continu, avec juste la pause porte-avions entre chaque niveau et toujours le même boss.

Heureusement, l'action telle quelle n'est pas si mal. C'est furieusement répétitif, mais bien calibré, autant la jouabilité que la difficulté. Les avions se déclinent en trois tailles. Les tout petits, qui filent droit ou décrivent des cercles, pullulent à l'écran comme des insectes. On a l'impression d'être encerclé de mouches et de moustiques qui nous bombardent de chiures. Les oranges eux font un petit tour et puis s'en vont, et doivent tous être détruits pour récupérer le bonus qu'ils transportent. Même la couleur de tous ces parasites, vert punaise, gris coléoptère, orange coccinelle, évoquent plus la petite bébête que l'avion de guerre.

On ne dispose pas de beaucoup de vies, mais il y a des continus infinis qui nous replacent au même endroit, le dernier point d'enregistrement, le checkpoint. Tout ce qu'il faut, c'est être sûr de ne pas oublier de sélectionner "Continue" à l'écran titre, autrement, si l'on appuie trop vite sur Start, pouf, tout est à refaire ! Les power-ups, peu nombreux, doublent le tir ou ajoutent deux petits vaisseaux protecteurs. Le bouton A permet de réaliser un looping. Le but est d'éviter, en catastrophe, les tirs ennemis. Ca ne marche pas souvent. Peut-être pour les pros.

La musique de 1942 laisse une impression mémorable, c'est le moins qu'on puisse dire. Une composition qui rappelle les plus beaux morceaux "d'Ongles sur un tableau noir" et de "Grincements d'un portail rouillé", ces hits intemporels. Il s'agit d'un bip insupportable, accompagné d'un bruit de fond qui imite un tambour situé à deux cents mètres au fond d'un puits. C'est tellement mauvais qu'au début on pense qu'il s'agit d'un message en morse, d'un bruitage. Mais trois heures plus tard, quand on est toujours à écouter le même bip, il faut se faire une raison: soit c'est la musique, soit on nous transmet les oeuvres de Shakespeare en code.

Graphiquement, ça ne vole pas haut, si vous me pardonnez l'expression, mais au moins le trait est assez fin, les couleurs assez justes, ce qui n'était pas gagné à cette époque. Il n'y a rien de vraiment horrible à l'oeil (à part peut-être Tokyo, quand on sait que c'est elle). Même les ralentissements et les clignotements sont contenus, ils sont présents mais dérangent rarement, peut-être dans les moments où l'écran sature de tirs et d'ennemis, ce que le jeu est capable de produire.

Curieusement, la difficulté est assez peu progressive. Les attaques sont aussi soutenues au premier qu'au dernier niveau, la seule différence tient au nombre de tirs que lâche un même appareil. Sur la fin, même le plus chétif peut en cracher cinq d'un coup ! A l'inverse, certains passages sont presque dépourvus de tirs. La fin même n'est qu'un écran noir, on s'en serait douté. Il y a tout de même le décompte des avions abattus; quand on meurt aussi. C'est toujours ça de pris.

1942 est un shoot'em up très, très distrayant si vous êtes de ceux qui ont grandi avec Pong. Si en revanche vous avez grandi avec R-Type, c'est beaucoup moins passionnant. Le graphisme fait bien moins mal aux yeux que le son aux oreilles et le contrôle est précis, mais diable que tout cela est monotone ! Je veux bien croire qu'un carré d'eau ou de terre ressemble à un autre vu de là-haut, mais le Pacifique a sans doute mieux à offrir pendant trente-deux niveaux. Un jeu idéal pour les vétérans sourds souffrant d'Alzheimer.

le 11 décembre 2015
par sanjuro



Jeu testé en version américaine
Boîte du jeu
Version américaine



Photos choisies
Cliquer pour agrandir

Toutes les photos
Taille normale 256x224
01 | 02 | 03 | 04 | 05
06 | 07 | 08 | 09 | 10
11 | 12 | 13 | 14 | 15


Panorama
Tout sur une page


All text and screenshots: © 2001 sanjuro, 1up-games.com