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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE NINTENDO ENTERTAINMENT SYSTEM (8-bit)


Conseil de jeu de la part de Roch Voisine: cogne et gagne.

Blades of Steel

Blades of Steel

コナミック アイスホッケー (Konamic Ice Hockey)
 

 NES

Développeur:
Konami

Editeur:
Konami
Genre:
Hockey sur glace

Joueurs:
1-2P

Dates de sortie
22.07.1988 Japon
12.1988 USA
11.1990 Europe
23.11.1990 Suède
bonne Difficulté:

85%Graphismes
87%Animation
89%Son
95%Jouabilité
67%Durée de vie

88%88%

La première génération de jeux de sport de la NES avait été fournie en grande partie par Nintendo, comme nous avions pu le constater lors du test de Baseball. Il faudra attendre 1987 pour que tous les éditeurs se mettent au diapason. Un, quand même, avait été plus agressif que les autres, c'est Konami, qui fut le premier à se lancer dans le genre après Nintendo, et ce dès 1985.

Durant l'été 1988, quelques mois après le Ice Hockey de Nintendo sur Famicom Disk System, Konami en fit autant, en sortant son propre jeu de hockey pour le FDS. Le leur offrait un style graphique un peu plus mature et donc plus réaliste par rapport aux petits bonhommes de Nintendo. Konamic Ice Hockey eut même droit à une ressortie en septembre, sur disque réinscriptible. Mais c'est surtout sa carrière occidentale qui fit des remous. Après avoir subi quelques changements, il apparut en Amérique du Nord et, deux ans plus tard, en Europe, sous un nom plus percutant dont les possesseurs de NES se souviennent encore.

Blades of Steel, ce bon vieux Blades of Steel, parvint à faire oublier le jeu de Nintendo, trop modeste pour la période qui s'amorce. Ses graphismes à lui sont ambitieux, avec des sprites élancés dans le style des jeux d'action Konami. Il possède des phases séparées pour les pénalties et les bagarres, et des bruitages qui font étalage de voix digitalisées, la grande nouveauté de cette version occidentale. Pour couronner le tout, le gameplay est vif et la prise en mains immédiate. Le rêve, en somme. On peut glisser sans tomber, se frapper sans se faire mal, hurler sans ouvrir la bouche et gagner sans bouger de son fauteuil.

On est immédiatement accueilli par une voix synthétique qui scande le titre avec un accent convaincu. Le menu de sélection au-dessus de la patinoire montre la surfaceuse qui polit patiemment la glace de gauche à droite. C'est presque une métaphore de la rencontre à venir. Deux choix nous sont offerts, tout ce qu'il y a de classique, le match d'exhibition, seul ou à deux, et le tournoi, seul ou avec le Saint-Esprit. Trois coupes, Junior, College et Pro, comme autant de niveaux de difficulté, sont convoitées.

Mais le tournoi est d'une brièveté renversante: trois petits matchs et puis s'en va. L'enthousiasme en prend un coup, la note correspondante aussi. Pour ne pas se sentir lésé, il faudra disputer chaque coupe non plus comme des invitations séparées mais comme les étapes d'un même challenge. Reste encore à choisir son équipe. Elles sont au nombre de huit, chiffre propice à toutes les occasions, fétiche des 8 bits et pour cause. On ne s'étonne pas que toutes soient nord-américaines. Chez l'Oncle Sam et la Tante Alberta, le hockey est très populaire et a sa propre ligue, la NHL, qui s'harmonise avec la NBA, la NFL et la MLB.

Quatre équipes américaines, quatre équipes canadiennes, les Japonais ont le goût de l'équité. On sélectionne sa préférée, qui risque de se faire d'après notre destination de rêve (Los Angeles ? Toronto ? Ils ont des patinoires à Los Angeles ?) si on n'a aucune notion de la NHL. Les crosses peuvent enfin frapper la glace d'excitation, les patins la sillonner en des courbes délicieuses. Les regards se croisent, à la recherche d'orbites favorables à l'encastrement du poing. Mais le palet, cette rondelle couarde, a déjà pris la fuite en direction des filets. Vite, à sa poursuite, le match a commencé !

Deux joueurs clignotent violemment comme deux épileptiques dans une discothèque. L'un est vous, l'autre ne l'est pas. C'est le joueur adverse ! contrôlé par un second joueur ou par l'ordinateur, cette brute sans pitié, en fait assez molle en Junior. Ce n'est pas pour rien que c'est le mode facile et on ne va pas s'en plaindre. Pendant les trois tiers-temps de vingt minutes qui vont défiler en accéléré, il va falloir tâcher de marquer chez lui et l'empêcher d'en faire autant chez soi. Le classique va-et-vient des jeux de sport en salle, vous connaissez ça. La bonne nouvelle est qu'il n'y a vraiment rien de plus à savoir. Le hockey ne s'embarrasse pas de règles et d'exceptions compliquées. Ou peut-être que si, mais la NES, elle, Dieu merci, non.

Les deux seuls évènements à retenir sont les pénalties et la baston. Mmm, la baston ! Moi aimer la baston ! Toi aimer la baston ? Lorsque les deux sprites adverses s'accrochent un peu trop souvent, revenant inlassablement l'un vers l'autre comme deux aimants amants, vous réglez ça aux poings. Si la querelle est bénigne, l'échange se déroule sans votre intervention, autrement, vous passez en vue rapprochée mais réduite, et les deux joueurs, tels des streetfighteriens venus du froid, vont se malaxer le potiron en échangeant des marrons chauds. A l'arrière, les spectateurs jubilent. Les coups sont désarmants de simplicité. Poing à la tête, au ventre, blocage. Le premier qui perd tous ses ronds rouges se retrouve au tapis pendant que l'autre repart avec le palet.

Le tir au but, qui a lieu pour les pénalties et en cas d'égalité, se déroule lui en plein écran, de front devant les cages. Cela fait plus moderne que le reste, donne même un certain chic au jeu. On doit tenter de faire entrer le palet par l'un des espaces libres. Le contrôle est précis mais l'exercice malgré tout difficile quand il s'agit de marquer, le coup étant trop facilement anticipé, plus encore quand vous possédez la faculté de réflexion de l'ordinateur.

Mais c'est surtout le dynamisme des matches qui remporte l'adhésion unanime des joueurs. Ils sont menés tambour battant sans pourtant perdre de leur clarté. Il n'y a pas de mouvements de masse confus parmi les joueurs (à l'inverse des jeux merdeux d'EA), chacun connaît sa position et le palet circule librement entre eux. Même le tir, qui a quelque chose d'intimidant au hockey tant la cage est petite, se déroule impeccablement, avec un taux de succès raisonnable. En défense, vous contrôlez à la fois votre joueur et l'axe vertical du gardien de but, à la façon d'un baby-foot. Cela peut sembler une idée confuse, mais en réalité, elle fonctionne à la perfection, puisque vous restez en permanence maître des cages et êtes théoriquement capable d'éviter toute mauvaise surprise.

La joie du gameplay est accrue par une ambiance sonore fiévreuse, un peu comique aussi, avec ses digitalisations vocales qui sortent à tout bout de champ. Un joueur qui tombe, face au goal, ce golem invincible, pousse un "aah!" théâtral. Chaque passe produit la sienne aussi, s'interrompant les unes après les autres: "mecze-mecze-make the pass !" La foule enfin vous enveloppe de ses clameurs, comme des explosions de bases aliens; c'est normal, l'effet sonore est le même que dans Probotector ! On reconnaît les compositeurs de Konami jusque dans leurs jingles appuyés.

Les matches sont très disputés en College et Pro. On arrive à réaliser des interceptions et des coups étonnants dans le feu glacé de l'action. Il y a bien quelques défaillances et irrégularités dans le gameplay (le palet que personne ne vient ramasser), mais comme souvent dans ces vieux jeux, on les perçoit moins comme des bugs que comme des traits de personnalité. Même eux ajoutent au lustre de Blades of Steel. La cerise virtuelle sur le gâteau de meringue pixelisé, c'est l'interruption avant le dernier tiers-temps, où l'on a droit à différentes entractes: petit dessin animé avec la mascotte ou publicités pour les jeux Konami (US only ! cf Panorama), précédées d'un combat de boss contre Big Core, cet irréductible de Gradius !

Un an après Double Dribble, Blades of Steel est aussi un niveau au-dessus. C'est un jeu de sport qui a la classe, qui arrive juste à l'époque, 1987-1988 sur Famicom, 1989-1990 sur nos NES, où les choses sont en train de s'emballer pour Konami. Une bonne partie de leurs grands titres sont sortis durant cette période. En vérité, Blades of Steel est plus qu'un simple jeu de sport. Que vous aimiez ou non le hockey, que vous n'ayez même jamais vu un match à la télé, peu importe, vous ne pouvez manquer de remarquer sa grandeur. C'est un jeu qui ne laisse pas indifférent; la jouabilité est trop excellente pour ça. Si vous voulez ajouter un peu de saveur à votre ludothèque NES, un peu de variété aussi si vous n'êtes pas très porté sur le sport, faites fi de sa faible longévité, c'est ce flocon brûlant qu'il vous faut.

le 18 janvier 2013
par sanjuro



Jeu testé en version européenne
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