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Ils reviennent ! et prennent toujours le joueur pour un mutant.

Teenage Mutant Hero Turtles II : The Arcade Game

Teenage Mutant Hero Turtles II : The Arcade Game

Teenage Mutant Ninja Turtles II: The Arcade Game (USA)
ティーンエイジ ミュータント ニンジャ タートルズ
 

 NES

Développeur:
Konami

Editeur:
Konami / Ultra
Genre:
Beat'em up

Joueurs:
1-2P

Dates de sortie
07.12.1990 Japon
12.1990 USA
03.1992 Europe
14.11.1991 Suède
dur Difficulté:

88%Graphismes
82%Animation
95%Son
72%Jouabilité
85%Durée de vie

78%78%
Trucs et astuces

Tous ces codes doivent s'effectuer à l'écran titre, avant que la démo ne débute ou il seront annulés. Appuyez sur Select avant d'appuyer sur Start si vous souhaitez jouer à deux.

20 vies:

Appuyez une fois sur Haut, deux fois sur Droite, trois fois sur Bas, quatre fois sur Gauche, B, A puis Start.

stage select:

Appuyez 5 fois sur Bas, 7 fois sur Droite, B, A, puis Start.

20 vies et stage select:

Appuyez sur B, A, B, A, Haut, Bas, B, A, Gauche, Droite, B, A, puis Start.

Dédié à un ancien copain qui a oublié

En 1992, vous aviez treize ans. Mais si ! taisez-vous, laissez-moi parler. Vous aviez donc treize ans, vous étiez un enfant comme les autres, petit, laid et bruyant, quoiqu'un peu plus bête. Mais surtout, vous adoriez les Tortues Ninja ! Vous endossiez votre cartable Tortues Ninja par dessus votre blouson Tortues Ninja et vous vous élanciez, vos tennis Tortues Ninja aux pieds bien entendu, en direction du collège. Après une dure journée d'école où vous étiez la risée générale à cause de votre accoutrement, vous enfiliez votre pyjama Tortues Ninja et vous vous glissiez sous la couette Tortues Ninja où vous vous endormiez en rêvant des... Battletoads ! Traître. C'est bien connu, on ne contrôle pas ses rêves.

Le lendemain, vous allumiez la télé, car c'était mercredi, le jour du Club Dorothée et de Televisator 2, que vous ne regardiez que pour les dessins animés et, cela va sans dire, pour les Tortues Ninja en particulier. Avant l'heure fatidique, vous aviez toujours assez de temps pour brancher la NES avec votre cartouche favorite, Teenage Mutant HERO Turtles (parce que c'est mal d'écrire NINJA). Ce jeu, vous le détestiez. Mais c'était tout de même votre préféré parce qu'il y avait Leonardo, Donatello, Raphael, Michaelangelo, Splinter et cette cloche d'April dedans. En tous cas, en jouant à cette horreur où vous n'arrêtiez pas de mourir, vous aviez au moins une certitude: jamais on ne pourrait sortir un jeu aussi dur et frustrant que celui-ci. Non, jamais.

Vous n'aviez peut-être pas entièrement raison. Teenage Mutant HERO Turtles 2 vit le jour et même si vous commenciez à en avoir ras votre casquette Tortues Ninja des Tortues Ninja, votre devoir était de l'acheter. De toute façon, il ne pouvait pas être aussi chiant que l'autre. Non, non, non. Avec son mode deux joueurs, vous pourriez même inviter vos pauvres amis qui, même s'ils le niaient fermement, bavaient d'envie devant votre collection de trésors Tortues Ninja. Finalement en possession de la boîte grise du dernier jeu Konami à base de tortues, vous vous installiez confortablement face à l'écran, regardant la démo en tétant du bout des lèvres la paille de votre coca-cola. Ce jeu avait décidément l'air plus simple que l'autre. Select your turtle, hop, en avant !

A part l'univers de nos fameux ninja à carapace, le rapport avec le titre précédent est inexistant, puisque, comme le revendique son nom, il s'agit en fait d'une adaptation du beat'em up sorti en arcade vers la même époque que le premier jeu NES. Fini les phases plates-formes impossibles. Hourra, quel soulagement ! Il n'y a même pas de niveau sous-marin. Epatant, double victoire ! Moins réconfortant, si l'on peut choisir son personnage parmi les quatre tortues en début de jeu, il n'est plus possible d'en changer jusqu'à la fin, ou, plus vraisemblablement, jusqu'à ce que le game over vienne vous séparer. Une déception relativisée par un autre changement: désormais, il n'y a quasiment aucune différence d'efficacité entre les armes des tortues.

Un soldat du Foot Clan dans son uniforme standard mauve s'avance nonchalamment. Va-t-il vous serrer la main ? Non, le voici qui s'élance dans les airs, étend le genou; sa semelle vient s'écraser sur votre face béate de tortue, figée dans la surprise. Vous vous relevez indigné et échauffé. Ca ne va pas se passer comme ça ! Vous vous mettez à ses trousses, dédaignant les deux autres individus qui ont profité de votre débâcle pour apparaître. A peine les avez-vous dépassés que l'un d'eux vous attrape par derrière tandis que son compagnon, profitant de votre immobilité, s'en va vous taper l'estomac en cadence avec la musique, soudain trop rythmée à votre goût. Après moults jurons et pressions de bouton, vous parvenez enfin à vous dégager. Mais un malotru sans considération pour votre liberté fraîchement reconquise vous assène un coup sur le crâne qui vous jette inconscient contre le mur.

Turtles 2 est un jeu qui met à mal, et lorsqu'on fronce les sourcils d'irritation, c'est à la jouabilité qu'on pense. Les ennemis ont le chic pour vous filer un coup de latte juste avant que vous ayez pu en prendre l'initiative. C'est comme ça qu'on perd progressivement, subtilement, tous ses points de vie, à cause des ennemis qui pratiquent patiemment cette science du "seul un coup porte". Cela, tout du moins, si vous jouez comme il convient, autrement cela peut aller beaucoup plus vite. En effet, en termes de jouabilité, Turtles 2 n'est pas qu'un jeu frustrant, c'est aussi un jeu très bizarre. Les deux boutons de la manette NES sont assignés au saut et à l'arme, mais frapper comme ça ne vous avancera à rien, on reçoit presque autant qu'on donne. Il n'y a en réalité qu'une seule technique qui fonctionne contre la majorité des ennemis, il faut utiliser l'attaque spéciale, un début de saut suivi aussitôt d'un attaque, presque une pression simultanée de A et B.

Elle permet de tuer le typique soldat du Foot Clan d'un coup là où il en faudrait normalement deux, s'épargnant les dommages qui seraient inévitablement reçus en tentant de porter le second. Il y a une exception toutefois, les boss, qui se composent de tous les habitués de la série, du rhino et sanglier idiots au grand Krang. Contre eux, il faut changer de technique mais le raisonnement reste le même: il ne faut compter que sur elle. C'est le coup de pied sauté qui cette fois-ci se montre approprié, le reste n'étant utile qu'à perdre ses vies. Alors, de tout le jeu, on se retrouve à ne rien faire d'autre que ça, à utiliser ces deux méthodes adaptées à chaque circonstance. Et ce n'est pas de l'anti-jeu ! Au contraire, c'est la seule façon normale de jouer pour qui veut effectuer une progression régulière dans ce drôle de beat'em up.

C'est vraiment particulier et ne convaincra pas le fan du genre, mais il faut bien se rappeler qu'à l'époque celui-ci n'avait pour ainsi dire que Double Dragon à se mettre sous la dent sur NES. Même en prenant le pli de cette jouabilité bizarre, réduite plus à fond encore dans ses restrictions 8 bits, la tendance énervante des combats à faire du joueur une victime impuissante demeure. C'est ressenti d'autant plus vivement que les niveaux sont nombreux et longs. Les intertitres parlent de 7 scènes mais il y a en réalité 10 niveaux parce que, curieusement, les second, troisième et quatrième sont immédiatement suivis d'un niveau à part entière avec son propre boss. Le nombre d'ennemis est conséquent et ceux qui arriveront au bout du jeu auront vu les soldats du Foot Clan déclinés sous toutes les couleurs.

Il y a d'autres types de vilains, des robots surtout, mais rien de comparable avec les ninja de Shredder. Cela dit, il faut avouer que Konami, comme à son habitude, a su y ajouter de la diversité puisqu'ils disposent de plusieurs techniques de combat, plus même qu'ils n'ont de couleurs. Couteaux, maillets, mitraillettes, bâtons de dynamite... qu'est-ce qu'on ne donnerait pas pour avoir l'arsenal du Foot Clan ! Dans l'ensemble, les situations se renouvellent assez souvent, plus que le décor, qui, dans quelques niveaux (sous la neige et sur l'autoroute notamment), est si terne qu'on a du mal à le supporter jusqu'au bout. Il y a toujours de petites idées pour assaisonner le parcours: guerriers surgissant de derrière une paroi, véhicule énorme traversant l'écran, objets qu'on projette en frappant, dénivellations, pièges de toutes les natures et de tous les déplaisirs comme les bouches d'égout et les sprays à glace du Technodrome. Le second niveau offre même un changement de direction avec une phase en diagonale parfaitement intégrée, alors que le septième se joue en skateboard.

Rien de ce qu'on a vu jusqu'ici cependant ne pourrait honnêtement être qualifié d'exceptionnel. Mais il y a un aspect qui l'est; comme bien souvent sur NES, c'est la musique. Elle reprend paraît-il des morceaux du dessin animé. Ne connaissant pas la bande son de ses épisodes sur le bout des doigts, on ne fera pas d'affirmation précise à ce sujet, si ce n'est qu'on reconnaît au moins le thème principal et que nous avions déjà vérifié que Konami s'était servi des musiques du dessin animé dans Tiny Toon Adventures sur Super Nintendo. La théorie n'est donc pas impossible, mais ce que Konami a fait de toute façon ici, ils le doivent avant tout à leur talent et au merveilleux instrument de musique électronique qu'est la NES. Les pistes sont captivantes, emmenées par le beat Konami, au moins aussi fameux et assuré que celui de Giorgio Moroder. C'est bien simple, il n'y a pas un faux pas, pas une seule musique que l'on n'ait pas envie d'écouter !

A l'opposé de cet accomplissement, on serait tenté de mettre l'animation, principalement à cause des clignotements monstres. Dès que trois personnages sont à l'écran, cela clignote. Seul, on tolère, mais à deux, l'écran est agité de flashes constants comme si les sprites étaient affichés à l'aide d'un stroboscope. Même sur NES, cette grande clignoteuse, ce n'est pas tous les jours qu'on voyait une pagaille pareille — d'ailleurs, obtenir des clichés réussis pour ce test a été particulièrement difficile. On imagine très bien monsieur Konami, quinquagénaire féroce tiré à quatre épingles, frappant son bureau avec le plat de la main: "m'en fous des clignotements ! ils sont là, eh bien, ils y restent !" Mais ce serait dévaloriser d'autres aspects de l'animation que de condamner le jeu pour ça, les mouvements des personnages sont eux très bien rendus. Et puis, ce mode deux joueurs où l'on se sent un peu moins seul au milieu du Foot Clan est l'une des raisons d'exister du jeu par rapport à son prédécesseur.

Turtles 2 prépare surtout le terrain pour le quatrième volet des aventures des Tortues Ninja sur consoles Nintendo, Turtles in Time. C'est presque un brouillon tant les deux jeux ont en commun. A moins que leur rapport ne soit comme celui de Super Castlevania IV vis-à-vis du Castlevania de la NES, de l'ordre du remake, mais un remake tellement mieux et plus complet que le mot ne vient même pas à l'esprit si personne ne nous le souffle à l'oreille. Outre sa fantastique musique, la qualité principale de Turtles 2 est d'être un jeu long et solide, du Konami tout craché, avec un mode deux joueurs indispensable. Tout aussi typique de Konami sur NES, la jouabilité étrange et agressive dope inutilement la difficulté. Ce qui le rend moins classique que le premier TMHT est peut-être le genre beat'em up qui se prête moins bien à une telle reconnaissance, surtout quand son méchanisme de jeu est aussi étriqué. Ca ne l'empêchera pas d'avoir sa scène culte, ce sera le premier niveau dans ses décors incendiés.

Quand vous avez finalement décidé de jeter tous vos accessoires et vêtements Tortues Ninja à la poubelle (même les pauvres n'en voulaient pas !), vous avez tout de même décidé de conserver les jeux. Grand bien vous fasse ! Aujourd'hui, en regardant sur votre étagère de collection retrogaming ce Turtles 2 parmi ses frères, vous ne pouvez vous empêcher d'éprouver de la nostalgie et du regret pour ces vertes années.

le 3 juillet 2009
par sanjuro



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