NES Super Nintendo Master System Mega Drive PC Engine Neo Geo

select a console »
TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE NINTENDO ENTERTAINMENT SYSTEM (8-bit)


Cool, man ! Si tu finis mon jeu, eat my shorts !

The Simpsons - Bart vs. the Space Mutants

The Simpsons - Bart vs. the Space Mutants

 

 NES

Développeur:
Imagineering

Editeur:
Acclaim
Genre:
Plates-formes / Aventure

Joueurs:
1P

Dates de sortie
02.1991 USA
12.1991 Europe
horrible Difficulté:

52%Graphismes
60%Animation
65%Son
45%Jouabilité
80%Durée de vie

48%48%
Trucs et astuces

Sound test:

Tirez une fusée dans le E de l'enseigne Kwik-E-Mart pour voir le sound test ajouté à la liste de vos possessions. Il ne contient que les bruitages.

Thhhe Siiiimp-soons... tututututu, waaaaaa ! Touuu toutoutoutou doudoudoudou. "I will not trash old games, I will not trash old games, I will not trash old g" Drrrrrrrrriiiiiiing ! Fap, tap, ssskate. Tchou-uuu ! Cling. SuceSuceSuce SuceSuce. BipBipBip ! Paf ! SuceSuce. TOUTOU TOUTOU TOUTOU doudou doudoudoudou ! Criiiiiisse ! Cling. Fop, clop, ssskate. Criiiiiisse ! SuceSuce. Criiiiiisse ! SuceSuceSuce. Tut tuut ! Criisse. Clap ! Paf ! Clap ! Ssskate. HAAAAAA ! Criiiiiisse ! Paf ! Taptaptaptaptap. Flap. D'oh ! "Created by Matt Groening, Developed by James L. Brooks, Matt Groening, Sam Simon" Tou DOUDOUDOU !

L'épisode du jour se nomme Bart vs The Space Mutants. Même dactylographié, j'espère que tout le monde a reconnu le générique des Simpsons. Ce n'est pas un épisode comme les autres. Outre qu'il est particulièrement laid et qu'il n'y a pas l'ombre d'un gros plan, la caméra restant à bonne distance des personnages, les acteurs du doublage ne disent pas un mot et, pire que tout, il ne se passe absolument rien ! Sauf, peut-être, si vous commencez à triturer les boutons de la manette NES qui traîne, là, à vos pieds. Tiens, la console est allumée ! Mais attention, une fois que vous aurez le pad en mains, vous risquez d'hurler, de gémir, de souffrir, bref, de le regretter amèrement.

En 1990, Acclaim acquiert la quasi-exclusivité de la licence Simpsons en jeu vidéo. On le sait parce que l'année suivante les voilà qui déboulent comme des mammouths en rut avec 5 jeux différents destinés à une multitude de supports, pour ainsi dire tout ce qu'on trouve à l'époque capable d'accueillir un jeu vidéo. Parmi eux, Bart vs the Space Mutants sur NES est celui qui aura le plus marqué les terriens (et les martiens aussi sans doute). Le scénario est un mélange de deux classiques du petit et du grand écran: la série télé Les Envahisseurs et le film culte de John Carpenter, Invasion Los Angeles. Une nuit, Bart assiste à l'apparition d'une soucoupe volante. Deux humains en descendent qui parlent de conquérir la Terre en commençant par la petite ville de Springfield. En enfilant ses lunettes à rayons X, Bart découvre qu'il peut voir le vrai visage de monstre des envahisseurs, comme Roddy Piper dans le film de Carpenter.

C'est un sujet un peu curieux pour un premier jeu Simpsons, mais cela ajoute à son charme et autant le dire tout de suite, ce ne sera pas de trop. Le concept et le game design sont l'idée d'un certain Garry Kitchen. Kitchen, Kitchen... j'ai déjà entendu ce nom quelque part. Le nom de Dan Kitchen, qui a assisté son frère avec le design et la programmation du jeu, remettent les souvenirs en place. Dan était le principal artisan ("coupable" serait un meilleur mot) derrière le Ghostbusters II de la NES, cet injouable, ce putride ramassis d'ordure. Ca ne laisse pas présager du meilleur, mais comme nous allons le voir, Garry est tout de même un peu plus doué à la conception de jeux vidéo que son scélérat de frangin.

Le but des 5 longs niveaux est à peu de chose près le même. Bart doit empêcher les envahisseurs d'acquérir un certain type d'objets, en apparence complètement inoffensifs, dont ils ont besoin pour alimenter une machine qui leur permettrait de créer une arme destructrice (révélée si on échoue à la fin). C'est tiré par les cheveux, mais ce MacGuffin justifie au moins pourquoi en pleine menace extra-terrestre le fils Simpsons collecte des chapeaux et des ballons. Le premier niveau est un peu différent des autres puisqu'au lieu de jouer les chiffonniers, il faut passer au spray ou faire disparaître tous les objets portant la couleur pourpre (hommage à Spielberg ? Mmmmm... non !). Avec le temps, cet objectif original est presque devenu un classique comme le saut de drapeau de Super Mario ou les armes des boss contre les boss de Mega Man.

Bart vs the Space Mutants a quelques bonnes idées comme celles-ci. On retrouve néanmoins, quoiqu'avec moins d'outrance, les défauts qui rendaient Ghostbusters II si mauvais, nommément la jouabilité et la difficulté. Il se présente comme un modeste jeu d'action au défilement horizonal. Quelques séquences se jouent en hauteur, mais on passe simplement d'un écran à l'autre car celui-ci est toujours figé verticalement. Une autre particularité du premier niveau est qu'il est plus axé réflexion que les suivants. Eux préfèrent une approche plate-forme et cela ne se fait pas sans casse, la maniabilité étant aussi sensible qu'une crise d'hémorroïdes. Pour courir, il faut garder le bouton de saut enfoncé. Mauvais choix. Pour faire un long saut, il faut tenir son doigt appuyé sur B et sauter. Mauvais choix. Pour sauter en courant... eh bien, on ne peut pas !

Les auteurs auraient dû étudier des jeux de plates-formes japonais avant de faire le leur. Ils auraient découvert qu'on n'a pas besoin de trente-six boutons pour faire un jeu qui se tient. On les sent qui se débattent avec les deux boutons d'action de la manette, l'affublant de combinaisons lourdes allant à l'encontre de toute intuitivité. Select permet de faire défiler l'équipement — qui contient aussi la pause et, plus tard si on le trouve, le sound test — et Start de s'en servir. Dès le début, on comprend que l'une des principales difficultés des aventures de Bart sera de dompter cette maniabilité récalcitrante.

Le pauvre gosse n'a ni continus, ni barre de vie, juste l'équivalent de deux carrés d'énergie et trois vies. Heureusement, des 1UP à l'effigie de Krusty le clown sont dispersés généreusement dans le niveau; quelques-uns sont cachés. Ca ne lui rend pas la tâche facile pour autant. La plupart des ennemis ne peuvent pas être détruits, on ne peut que les éviter. Ils ont des mouvements irritants et ceux qui traversent l'écran reviennent aussitôt. Que ce soit voulu ou non, cette action à l'esquive, qui définit pour ainsi dire le jeu, renforce l'aspect réflexe et réflexion. Quand on trouve finalement une arme, comme le lance-pierres ou le pistolet à fléchettes, les munitions sont très limitées et souvent destinées à un usage autre que l'attaque. Les seuls vrais combats sont finalement ceux des boss, où, aidé d'un membre de la famille Simpsons si on a réussi à épeler son nom (on obtient une lettre pour chaque alien démasqué), on doit régler son compte à l'une des sales gueules de la série: Nelson, la baby-sitter Mlle Botz, le clown sur parole Tahiti Bob, ou encore le docteur Marvin Monroe.

C'est aussi l'un des rares moments où l'on voit des personnages du dessin animé. On a beau arpenter la Main Street de Springfield au premier niveau, passer devant le bar de Moe, le Kwik-E-Mart d'Apu et la maison de retraite de grandpa Simpsons, on ne rencontre aucun de ces habitués. Seul Jimbo ose se montrer sur son skateboard pour venir tourmenter Bart quand il roule sur le sien. Cela ne fait qu'empirer aux niveaux suivants. Le grand magasin fait peut-être référence à des épisodes de la série mais il ne met aucun visage connu en scène, même chose au musée où l'attraction principale est de traverser la jungle, une tombe égyptienne et la préhistoire. Entre ces deux niveaux, qui sont les plus durs du jeu, on fait un détour par le parc d'attractions; on peut s'essayer à quelques mini-jeux ultra simples avec, servant de décors mais jamais vus en personne, Krusty, Itchy et Scratchy.

Le finale a lieu à la centrale nucléaire. On se dit qu'on va bien voir M. Burns et son fidèle Smithers, mais non. Les membres de la famille Simpsons sont tout de même réunis, faisant des apparitions discrètes pour aider Bart à réunir des barres de plutonium (c'est qui les mutants, maintenant ?). S'il est dommage d'apercevoir si peu de personnages quand on sait combien il y en a, ce n'est sans doute pas une grande perte au vu des graphismes. Les frères Kitchen ont commencé leur carrière sur de vieilles machines comme l'Atari 2600. Les mauvaises habitudes sont restées et c'est probablement pour ça que le jeu fait si ringard et miteux par endroits, débordant d'espaces noirs, de motifs à deux sous et de gros blocs monochromes avec des sprites bien laids. Il donne l'impression d'avoir été développé en 1986 alors qu'il date de 1991 ! L'année de Battletoads, Kabuki Quantum Fighter, Return of the Joker et d'autres très beaux jeux NES.

L'avant-dernier niveau a des graphismes plus riches pour figurer la jungle, les reliques sépulcrales et le paysage volcanique, mais c'est vraiment la seule exception et, d'une certaine manière, elle détonne avec le reste. The Space Mutants fait incontestablement partie des jeux les plus vilains de la NES parmi la production de 1991, critique qui n'est pas à prendre à la légère. Le son s'en sort presque aussi mal: peu de bruitages, juste deux vraies musiques, cependant, il a un atout de taille, il joue le thème des Simpsons créé par Danny Elfman, ce qu'aucune des autres versions du jeu sur consoles Sega ne fait. Acclaim ou Nintendo avait dû en sécuriser les droits pour la NES, il n'y a pas d'autre explication. Après avoir entendu la musique pour Sega, on se dit que c'est un réel avantage de posséder l'original.

Revenons un peu sur le game design avant de conclure, car c'est là et pas ailleurs que se trouve le trait rédempteur de cette cartouche. La difficulté et la jouabilité gâchent ce qu'il y a de bon en lui, malheureusement. La diversité des niveaux est l'une de ses qualités et à part le dernier niveau qui n'est qu'étages et barils, Zebloids et Glondips, les auteurs ont essayé de varier les décors et les situations. Et ce sont ces situations précisément qui rendent intéressantes les tribulations de Bart, on ne sait pas immédiatement ce qu'il faut faire pour avancer ou obtenir ce que l'on souhaite, il faut essayer, réfléchir, se servir d'objets. C'est finalement plus un jeu d'aventure que d'action puisqu'il contient les problèmes, les phases de cogitation inhérents au premier genre. Dans un sens, on peut faire le rapprochement avec un autre jeu développé par Imagineering (à ne pas confondre avec les Japonais d'Imagineer), A Boy and his Blob.

Si Bart vs the Space Mutants n'avait pas été aussi difficile, aussi laid et surtout aussi agaçant à manier, il aurait pu faire un bon jeu. Mais c'est tout de même un gros "si". Comble de l'ironie, les versions Sega sont moins tartes mais sont encore plus injouables. La jouabilité est vraiment un domaine qui ne pardonne pas. Il y a des erreurs dramatiques qui rendent ce jeu effroyable à tenir en mains, comme l'inertie et la poussée du saut qui se veut sans doute réaliste mais n'est qu'une catastrophe à deux jambes, ou encore de nombreux problèmes de précision, des plates-formes qui s'arrêtent plus tôt que leur présence visuelle l'indique, ce qui pour le joueur n'est rien d'autre qu'une infâme trahison. Tous les passages remplis d'ennemis qui se comportent comme des pièges finissent par devenir insupportables. Opter pour de la plate-forme quand on a une maniabilité aussi poussive, c'est comme de chanter quand on a une voix de casserole ou de poser quand on est une grosse dinde, on se fait peut-être plaisir mais on emmerde surtout les autres.

Certains jeux Konami souffrent de tares similaires, T.M.H.T et Castlevania, qui sont durs à manier et durs tout court. Ca ne va toutefois jamais aussi loin qu'ici, et puis eux ont la classe. Allez, avec son style Atari, on pourrait presque lui trouver des faux airs surréalistes. Toutes les excuses sont bonnes à prendre ! Non pas qu'il en ait forcément besoin, Bart vs the Space Mutants est après tout lui aussi un classique. On pourrait longtemps disséquer la cartouche pour comprendre de quoi cela vient mais ce serait se perdre en conjectures et s'éloigner de la vérité toute nue: c'était le premier jeu Simpsons.

le 19 mars 2010
par sanjuro



Jeu testé en version européenne
Boîte du jeu
Version européenne



Photos choisies
Cliquer pour agrandir

Toutes les photos
Taille normale 256x232
01 | 02 | 03 | 04 | 05
06 | 07 | 08 | 09 | 10
11 | 12 | 13 | 14 | 15
16 | 17 | 18 | 19 | 20
21 | 22 | 23 | 24 | 25
26 | 27 | 28 | 29 | 30
31 | 32 | 33 | 34 | 35
36 | 37 | 38 | 39 | 40
41 | 42 | 43 | 44 | 45
46 | 47 | 48 | 49 | 50
51 | 52 | 53


Panorama
Tout sur une page


All text and screenshots: © 2001 sanjuro, 1up-games.com