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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE NEC PC ENGINE / COREGRAFX (8-bit)


Un héros à la tête ronde comme le O dans Orphée.

Hell Explorer

Hell Explorer

地獄めぐり (Jigoku Meguri, trad: "Voyage aux Enfers"), Bonze Adventure (USA)
 

 PC Engine

Développeur:
Taito

Editeur:
Taito
Genre:
Plates-formes

Joueurs:
1P

Dates de sortie
03.08.1990 Japon
10.1990 Europe
bonne Difficulté:

83%Graphismes
85%Animation
78%Son
92%Jouabilité
88%Durée de vie

90%90%
Trucs et astuces

Début plus facile:

A l'écran titre, maintenez enfoncés Bas (ou Gauche), I et II, et appuyez 16 fois sur Select. Vous commencerez le jeu avec deux grosses boules rouges au lieu de deux petites bleues.

— A votre gauche, le Pont des Supplices, sous lequel coule la Rivière des Ames Maudites. A votre droite, les Gouffres de la Cruauté, où se jettent les égarés, depuis ce précipice là-haut qu'on appelle le Soupir des Mutilés. Si nous continuons sur ce chemin, nous apercevrons bientôt l'Arbre aux Dix Mille Pendus, une des attractions les plus populaires du pays, que seule égale la... eh, là ! faites attention où vous posez les pieds, monsieur Alighieri, vous venez de marcher sur un macchabée !
— Oh, excusez-moi, c'est que j'ai cru voir un petit homme chauve bien vivant s'enfoncer dans ce tunnel aux arabesques étranges.
— Il s'agit d'idéogrammes chinois et vous avez sans doute vu un bonze; ils viennent de temps en temps essayer de corriger le seigneur des enfers japonais, où ce passage conduit. Malheureusement, cela ne fait pas partie de notre visite aujourd'hui; si vous désirez effectuer ce tour, vous devez prendre le programme Jigoku Meguri du vendredi au samedi. Maintenant, si vous voulez bien suivre le guide !

Qu'à cela ne tienne, 1UP va tout de même vous offrir cette visite guidée. Oui, tous frais payés ! Ce jeu méritant un peu plus d'attention qu'il en reçoit ordinairement.

Trois continents, trois titres ! C'est ainsi qu'on connaît le jeu d'arcade de Taito sous les noms de Jigoku Meguri (au Japon), Hell Explorer (en Europe), ou encore Bonze Adventure (aux Etats-Unis). Cependant, parler de cette version PC Engine sous ce dernier nom serait une erreur puisqu'elle n'est pas sortie sur TurboGrafx-16, la console américaine. Le nom original, Jigoku Meguri, signifie lui à peu de choses près la "Visite des Enfers", c'est même le nom d'une vraie excursion à Beppu sur l'île de Kyushu avec ses fameuses sources chaudes fumantes et colorées.

Mais dans le jeu, ce sont des vrais enfers dont il s'agit, avec leurs diables, leurs mânes et leurs cadavres. Enma-Daiou, le souverain de ce royaume borgne, a perdu la tête et ses créatures montent à la surface pour semer la terreur. Ce n'est pas du goût de Bouddha, qui décide d'aller semoncer son pendant. Mais voilà, le portail qui relie le paradis à l'autre monde est bloqué. Dans son infinie sagesse, Bouddha décide alors de confier la mission à un petit bonze dévot; ce sera à lui d'explorer les enfers et d'aller trouver le roi rebelle pour lui faire entendre raison, par la force si nécessaire. Et on vous le dit tout de suite: oui, ce sera nécessaire. Allez, tenez bon, Bouddha est avec vous !

C'est peut-être pour ça d'ailleurs que la difficulté du jeu est étonnamment juste. Quand bien même il vient de l'arcade et que le challenge est bien réel (ça se joue en 2 continus !), ce n'est pas pas impossible. Les passages durs, dont le début où l'on est relativement démuni face à l'action tout de suite intense, peuvent tous se surmonter avec un peu de pratique. Notre brave moine ne se sert pourtant pour sa défense que d'un simple chapelet. Comment peut-on se battre avec un chapelet ? Il y aurait quelques films d'art martiaux chinois pour vous éclairer sur le sujet, mais ça ne vous aiderait pas dans le cas présent. Le chapelet lui permet de lancer de grosses boules colorées comme Taito les aime.

En tirant dans le décor, des tas de bonus jaillissent de partout, ce qui est aussi amusant que réconfortant: on n'a pas à galérer dans un niveau pour trouver de quoi nous venir en aide, à l'inverse de certains jeux où cela finit par devenir une quête dans la quête. Les bonus permettent d'augmenter le nombre de projectiles, leur taille et leurs rebonds, pour bénéficier d'un tir de barrage où une demi-douzaine de boules aussi grandes que le héros ricochent avec fureur dans les corridors de l'enfer. Elles se déclinent en outre en trois couleurs, vert, rouge et magenta, qui sont en apparence identiques mais renferment en réalité un pouvoir secret: en se baissant — position de prière sans doute — on lance une bulle clignotante qui libère un éclair, des boules de feu, ou se dispersent en tirs, selon la couleur. Mais il y a tout de même un prix à payer pour le coup de pouce puisque les boules sont ensuite diminuées d'un cran.

Ces atouts en main, on peut commencer à explorer les quatre coins de ce grand palais des châtiments éternels. Il ne déçoit pas. Les rivières sont de feu et de sang, les yeux et les âmes des morts tiennent lieu d'oiseaux, et les démons et les fantômes vous suivent affectueusement, la gueule ouverte. Ce n'est jamais très impressionnant visuellement, tout juste gentil, Taito n'ayant jamais eu la réputation d'avoir de grands artistes parmi ses graphistes, mais il y a de l'idée et cela rattrape les décors trop sommaires de certains niveaux. Le cimetière met immédiatement dans le bain avec ses énormes pierres tombales autour desquelles rôdent les renards mystiques, d'autant plus qu'il est suivi par un niveau très amusant, radicalement différent dans la forme: on se retrouve dans une barque à ramer sur des eaux traîtresses, tout en conservant un gameplay taillé pour les plates-formes franchement reposant (surtout après avoir lutté contre le courant dans Ecco !). Evitez tout de même de couler un bonze...

Tous les niveaux alors se déroulent dans des cavernes mais proposent suffisamment de variété pour que cela ne se fasse pas trop sentir. Par exemple, au troisième, on arrive assez vite à une bifurcation qui permet de suivre deux chemins complètement différents qui se rejoignent beaucoup plus tard sous l'égide d'un boss. Dommage que le niveau d'après soit si court car c'est l'un des plus macabrement originaux: les parois sont tapissées de squelettes et l'on évolue au-dessus d'une rivière de sang dans laquelle flotte des membres, des mains et des pieds tranchés... qui vous servent de plates-formes ! Quelle idée ignoblement caustique ! On aurait pu imaginer ça de Capcom ou Namco, mais de Taito ? Non, jamais ! Il y a aussi des globes oculaires qui servent de tremplin. Voilà un bon moyen de recycler les morts !

On a droit ensuite à un traditionnel niveau des glaces, peut-être un peu trop clair et commun, quoiqu'il contient lui aussi quelques curiosités comme des slimes de RPG et des blocs à visage humain. Les sixième et septième niveaux sont des grottes bien classiques, au parcours libre pour le premier, avec échelles et plates-formes à profusion, et avec des phases de sauts et des obstacles ardus dans le second, qui est de toute évidence le plus difficile. Il y a un huitième niveau, mais ce n'est pas un niveau à proprement dire. C'est une conclusion originale, un combat de boss en deux étapes précédé par une sorte de rituel où, aidé par Bouddha, on doit briser la pierre scellée qui abrite le malin. La confrontation finale est un joli morceau que nous vous laissons le soin de découvrir dans nos photos d'écran, ou par vous-même, si vous avez un jour l'occasion d'y jouer (il est disponible sur Wii mais pour le moment uniquement au Japon).

Comme nous le disions plus haut, Hell Explorer n'est pas un jeu impressionnant, cela vaut aussi bien pour le graphisme des décors avec ses motifs simples et répétés, que pour l'animation de ceux-ci qui s'en tient à l'essentiel (feu et eau), que pour la bande son, assez faible, dont on retiendra surtout quelques sonorités languissantes, agréablement inquiétantes. La jouabilité, en revanche, derrière ses apparences simples, est une réussite; on s'en rend compte au travers de subtilités comme par exemple les chutes mortelles, dont il est possible de réchapper en appuyant juste à temps sur le bouton I, pour effectuer un saut de la pointe des pieds sur le bout des flammes. Elle n'est pas parfaite, mais elle est précise, avec une marge de manoeuvre suffisamment large pour y trouver son compte en termes de plaisir ludique, et c'est elle qui de la sorte confirme les autres qualités du titre. C'est un jeu de plates-formes dont les principaux ingrédients ont été bien mélangés et qui fonctionne. Tout bêtement.

Quant à ses influences, elles sont bien senties. Des prémices dans un cimetière agité, à l'excursion souterraine à la carte, le spectre de Ghosts'N Goblins est décidément tout proche; alors que les grosses bulles du héros et les caricatures de démons orientaux se revendiquent bien elles de Taito, le Taito de Bubble Bobble et Cloud Master pour être précis. Le petit moine, d'ailleurs, porte sur sa face pouponne la signature des character designers de la firme, ceux de Rainbow Islands, de Liquid Kids et des autres. La variété et le charme surnaturel des niveaux tiennent en haleine, la difficulté encourage à persévérer et la jouabilité réserve de bonnes surprises. Un miracle offert mains tendues par Bouddha ?

le 29 mai 2009
par sanjuro



Jeu testé en version japonaise
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Version japonaise



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