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TEST · REVIEW · CRITIQUECONSOLE NINTENDO ENTERTAINMENT SYSTEM (8-bit)


Avis à tous les bretteurs de la NES: Trojan vient d'arriver en ville !

Trojan

Trojan

闘いの挽歌 (Tatakai no Banka, trad: "Elégie du Combat")
Suppléments:

La Fin aux Mains des Boss

Affiche Promotionnelle Japonaise

 NES

Développeur:
Capcom

Editeur:
Capcom
Genre:
Action

Joueurs:
1-2P

Dates de sortie
24.12.1986 Japon
02.1987 USA
198? Europe
23.03.1989 Suède
très dur Difficulté:

73%Graphismes
70%Animation
81%Son
87%Jouabilité
62%Durée de vie

72%72%
Trucs et astuces

Continus:

Après le game over, de retour à l'écran titre, maintenez enfoncé Haut et A, puis appuyez sur Start pour reprendre au début du niveau.

Trojan, qui veut dire troyen en anglais, est le héros de ce jeu. Pas de petites sandales ni de tunique grecque pourtant, Trojan, en combinaison bleue et bottes rouges façon Superman, se bat avec une épée longue de style médiéval. Il arpente les rues d'une métropole en ruine sur fond de gratte-ciel, infestée d'une cohorte de guerriers techno-moyen-âgeux. A l'occasion il rencontre un boss qui a perdu son humanité, s'il en a jamais eu. On ne sait pas d'où vient tout ce monde, c'est un melting-pot d'univers opposés scellé dans une vision apocalyptique, Double Dragon meets Ghosts'N Goblins chez Mad Max. Pas grave, on n'est pas tatillon.

Trojan Pas Trop Gentil

Le jeu a des origines arcade, une vieille borne dans la traînée des fantômes et gobelins que Capcom avait réveillés un peu plus tôt. Le design des deux titres est très différent, l'aîné se prenant moins au sérieux que le cadet, surtout sur NES, avec ses sprites parfois involontairement amusants. On ressent tout de même l'influence d'Arthur sur Trojan, cela va de la carte qui précède chaque niveau, aux déferlantes ennemies qui tentent de vous écraser constamment par les deux bouts de l'écran. Et puis, on le sait bien depuis, Capcom adore les héros vaillants et bagarreurs, ceux qui depuis plus de vingt ans vont de l'avant, terrassant tout ce qui se dresse sur leur chemin. Trojan ne fait pas exception.

Il aura fort à faire toutefois, car malgré leur brièveté, les niveaux sont durs. Il y a toujours un type pas sympa qui vous course dans l'intention de vous piquer une vie ou deux, car quand on secoue l'arbre, ses fruits tombent. Dans le cas de notre héros, il est même à risque de perdre son écorce et ses branches, certaines bombes vous privant momentanément de votre épée et de votre bouclier. Avant de les récupérer un peu plus loin, il faut se battre pieds et poings nus, sans protection donc, et l'on songe de nouveau à Ghosts'N Goblins, quand Arthur se retrouve dépouillé de son armure, et à Double Dragon, pour le kung-fu.

Trojan Qui Rit et Trojan Qui Pleurt

Il y a aussi des items bonus, rares et minuscules, les plus convoités étant ceux rechargeant votre énergie, d'autres vous permettent de sauter très haut mais très droit, ou de doubler votre force de frappe, faculté très utile qui se perd aisément. Nombre de ces items sont invisibles et apparaissent le plus souvent en frappant leur emplacement à coups d'épée; malgré cette influence du hasard, c'est valorisant pour le côté exploration et recherche ("ô divine providence, un item fort utile surgit de nulle part !"), bien que cela, tout comme les continus accessibles uniquement via une petite manipulation, donne à priori l'impression d'une difficulté monstrueuse.

Trojan s'apprend et se conquiert, sa courbe d'apprentissage se déploie élégamment, le joueur devenu familier accomplissant des miracles dont il ne se croyait pas initialement capable. Les boss sont nombreux dans ces niveaux étroits et tous ne sont pas logés à la même enseigne. Certains débutent d'abord comme mini-boss, avant de recevoir la promotion - très convoitée dans le milieu - de "fin de niveau", et sont finalement rétrogradés comme ennemis ordinaires un château plus loin. C'est toutefois lors de ces affrontements sporadiques que les talents du joueurs seront, sans surprise, vraiment mis au test et les occasions de s'améliorer, en assimilant les mouvements adverses jusqu'à pouvoir les anticiper, offertes.

Un, Deux, Troyen !

Contrairement à Ghosts'N Goblins, Trojan sur NES est très éloigné visuellement de son homologue arcade. Le résultat n'est pas mal du tout cependant; dans un sens purement stylistique, il est peut-être même meilleur, les personnages en arcade ayant un aspect de grands bossus. Et puis, si la version arcade s'est elle faite oublier, les images de la version NES ont survécu dans les mémoires. Sur Famicom, la NES japonaise, Trojan est sorti fin 1986, c'est l'époque où les jeux de la console commençaient à devenir plus beau, entre Kid Icarus et Zelda II.

C'est bien perceptible dans le jeu dont le graphisme, qui varie en intensité, n'est jamais laid, ni jamais vraiment beau, et ne manque pourtant pas de plaire. On a du mal à dire à quoi cela est dû, mais en effet le graphisme est séduisant, en particulier dans les niveaux 2 et 6, la seule scène en extérieur et le château, les deux niveaux les plus héroïc fantasy. Dans le niveau 2, les arbres et la pierre ont un aspect noueux, plus tourmenté d'ordinaire, qui détonne de manière intéressante par rapport au reste. Trojan a laissé une empreinte assez forte parmi les Nesseux et les Nesseuses, il n'était pas populaire dans la presse mais visuellement il s'est taillé une place, peut-être parce qu'il est apparu de bonne heure en Europe, avec, comme Castlevania et les productions Nintendo, un style distinctif, qui l'aura aidé à se poser.

L'animation quant à elle n'est pas fameuse, heureusement la maniabilité et le son offrent une juste compensation; pas au niveau des bruitages, peu nombreux quoique modestes et sympathiques, mais on s'en serait douté, au niveau des musiques, de bonnes mélodies capcomiennes jouées avec l'effervescence d'un organiste fou. La première et la troisième auraient pu servir dans le niveau d'un hypothétique Ghosts'N Goblins 2 tant elles évoquent les aventures goulesques d'Arthur, tandis que le reste avec ses faux airs de Mega Man préfigure la dite série.

Aux Talons d'Achille

Sans éblouir, le gameplay surprend agréablement tandis que les contrôles sont dociles. Le héros projette son épée sans retenue et peut orienter son bouclier dans toutes les directions d'où le danger est susceptible d'arriver, arrêtant net les masses d'arme et envoyant ricocher tous les projectiles. Même les poissons s'écrasent dessus comme frits ! La construction des stages est assez curieuse, tous sont clairement séctionnés au milieu par un boss, donnant l'impression de deux très courts niveaux contenus dans un seul.

Il y a moins de cohérence dans leur design que dans d'autres jeux Capcom, une géométrie maladroite qui nuit peut-être à la crédibilité de ce Trojan. On trouve deux niveaux verticaux à étages (3 et 5), deux niveaux avec quelques bouches d'égout qui conduisent dans des écrans séparés, les seuls du jeu, et tout se termine par le retour de chaque boss que l'on affronte à la suite. Ils sont également les vedettes du générique de fin (voir supplément), au point qu'on se demande si Capcom ne préfère pas ses méchants à ses héros, penchant pour le mal qu'on relève dans d'autres de leurs jeux, et dont l'élégant et mortel Achille ne contredit pas l'idée.

Cheval de Troie

Chose curieuse, quand on y regarde comme ça, Trojan ne semblait rien avoir pour marquer les esprits; c'est un jeu d'action assez ordinaire, un type avec un épée qui pourfend ennemis et boss dans des niveaux linéaires, s'aidant à l'occasion de bonus. Son nom, certes, ne produit pas le même effet qu'un Castlevania ou un Mario, et tout le monde n'aura pas le réflexe de l'associer avec un jeu vidéo, mais parmi les jeux Capcom de la NES, il occupe une meilleure place que d'autres titres de choix tels que Section Z ou Gunsmoke. Comme nous l'évoquions plus haut, il doit cela beaucoup au fait d'avoir été là au bon moment, ce qui lui aura sans doute valu, en Europe tout du moins, de recevoir une attention particulière; les premiers arrivés sont les premiers servis. L'autre raison vient aussi de son design, avec ces éléments disparates, il produit un résultat original, un peu surréel, à demi-artistique, qualité commune aux grands jeux de l'époque.

le 31 août 2007
par sanjuro



Jeu testé en version française
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